Benjamin ... champion d’Europe du triple-saut
Source DNA du 15/08/2014
Benjamin Compaoré champion d’Europe du triple saut.
Il a suivi son étoile!
Le
grand saut qu’il annonçait depuis si longtemps, convaincu qu’il le
sortirait un jour, était pour hier soir. Huit ans après Mehdi Baala sur
1500m à Göteborg… et son titre mondial junior, Benjamin Compaoré est devenu hier soir champion d’Europe du triple saut au Letzigrund de Zurich, devant – et avec – tous les siens.
Images
à l’appui, Benjamin Compaoré expliquera un jour à sa petite Cassandre,
14 mois, pourquoi son papa l’a étreint avec tant d’ardeur devant les
caméras de l’Europe entière, en ce soir du 14 août 2014.
Quelle
était belle, cette photo de famille, avec une Christine Arron aussi
souriante que lors de ses plus beaux titres, et Chantal cajolant
tendrement le visage de son fils.
La Suisse toute proche aura
permis à l’athlète du Strasbourg Agglomération Athlétisme de partager le
plus grand succès de sa carrière, et les émotions inhérentes,
spontanées, donc tellement plus fortes, avec tous ses proches. Le
bonheur suprême. Auparavant, avec tellement plus de classe et d’humilité
que certains de ses compatriotes, il a serré la main de tous les juges
et des bénévoles affectés au concours.
« Un soulagement, plus qu’un aboutissement »
Celui-ci
avait débuté tambour battant pour une discipline qui a exagérément
prolongé son hibernation cette année en Europe. D’emblée, le Russe
Aleksey Fyodorov a fait comprendre à tous les rabat-joie que le titre se
jouerait bien évidemment au-delà des 17m (17,04 m). Marian Oprea a
amélioré sa marque de la saison (16,94 m).
Puis, Benjamin
Compaoré est entré en scène, s’élançant au moment où la speaker du stade
scandait le nom de Christophe Lemaitre, avant sa demi-finale du 200 m
victorieuse. Avec une planche parfaite, il a immédiatement tué le
concours, comme lors de son succès début juillet au Stade de France, en
Ligue de Diamant. Mais dans d’autres proportions.
« Je sais et je
veux montrer que je vaux plus que 17,31 m », avait-il déclaré avant de
passer la frontière suisse. Il s’y est employé de manière éclatante. Et
encore, par un saut maîtrisé, sans chercher l’impossible. Il y a
d’emblée fait référence, avec les mêmes termes. « Je suis heureux
d’avoir montré un petit peu ce que je vaux. Un petit peu car je peux
faire beaucoup plus. »
Avec 17,46 m, il battait son record
d’Alsace de 15 cm et ravissait à son futur dauphin, le Russe Adams
Lyukman, la meilleure performance européenne de la saison pour deux de
plus. Ce dernier a répliqué, mais avec 17,09 m seulement, pour un podium
établi dès la fin du premier essai.
« Il y a d’autres choses à aller chercher »
Au
suivant, le Wolfisheimois s’octroyait encore le deuxième triple bond du
soir (17,18 m), comme pour asseoir sa suprématie du moment. Sans un
déséquilibre le contraignant à poser le pied droit en arrière, il volait
vers les 17,70 m. Anecdotique à ce stade.
Pour le nouveau
champion d’Europe, c’est tout sauf un aboutissement. « Il y a d’autres
choses à aller chercher. En revanche, un soulagement, oui. Cela fait
sept ans que je dois être sur la scène internationale. Mais j’avais
confiance en Jean-Hervé Stievenard, en notre travail, en notre
potentiel. Cela m’a aidé à m’accrocher, à me dire que c’était mon
parcours. Et puis, je ne suis pas à plaindre. Il y a des gens qui n’ont
pas à manger. »
Voilà résumées toutes les qualités humaines que
vénère son coach et pour lesquels il cite le Wolfisheimois en exemple.
L’après-midi, sur les réseaux sociaux, ce dernier avait posté un extrait
de « La quête » de Jacques Brel commençant ainsi : « Telle est ma
quête, suivre mon étoile ».
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