Mohamed-Amine champion d'Europe par équipe...
Source DNA du 14/12/2015
Du rêve à la réalité
Ils
l’ont fait ! Les trois juniors alsaciens ont savouré hier une couronne
européenne décrochée de concert et de haute lutte. L’exploit, rehaussé
par la 7e place d’El Bouajaji, restera à jamais dans les annales.
Historique,
cet Euro à Hyères. Historique car le premier en France, historique de
par son bilan, historique pour l’athlétisme alsacien. Combien de ligues
régionales peuvent s’enorgueillir d’avoir vu trois des leurs propulsés
simultanément sur le toit de l’Europe ?
L’Italien
Crippa a conservé son titre devant le Dijonnais Fabien Palcau. Le tir
groupé – le Pas-de-Calaisien Jimmy Gressier 4e , Mohamed-Amine El
Bouajaji (Strasbourg Agglomération Athlétisme) 7e , Maxime
Hueber-Moosbrugger (Alsace Nord Athlétisme) 14e , le Nancéien Nicolas
Witz 16e , Baptiste Mischler (Unitas Brumath) 21e – vaut donc à la
France le titre européen. Les six bleus dans les 21 premiers, ça ne
s’était jamais vu. Il fallait ça, l’Italie n’étant battue que pour deux
points !
« Ce podium à trois ! Grandiose ! »
«
Tous ensemble, on a fait une super-course, jubilait le Strasbourgeois.
Les Italiens nous ont charriés les jours précédents. On leur a fermé la
bouche. Il nous reste à les battre chez eux en Sicile l’an prochain. »
L’athlète
de l’ASPTT Strasbourg, bichonné par Jean-Marc Ducret, a su se tenir aux
consignes. « J’étais hyper à l’aise. En tant que pistard, je suis
parvenu à me mettre dans la peau d’un crossman. Pour une fois, j’ai su
partir tranquille. Enfin ! Car je n’aime pas être derrière, subir la
course. »
El Bouajaji s’accroche
Bien
lui en a pris. Il a préservé les ressources nécessaires. « J’ai eu des
difficultés à la dernière entrée en forêt. Deux gars m’ont dépassé. Je
me suis accroché et je les ai repris. »
Derrière
lui, Maxime Hueber-Moosbrugger a gagné deux places par rapport à 2013.
Le voilà double champion d’Europe junior par équipes. Un titre qu’il
savoure forcément plus encore qu’il y a deux ans à Belgrade, parce que
partagé avec ses compères alsaciens. « C’est différent car l’équipe
n’est pas la même, qu’on y sentait plus de cohésion. Je crois que la
complicité entre nous trois a été un plus pour tous en la matière. Ça a
poussé toute l’équipe. Nous avions tous à cœur de réussir ensemble. »
Hueber-Moosbrugger et Mischler s’entraident
Après
la mi-course, le Lauterbourgeois entraîné par Hamid El Fatni a animé le
second peloton avec Baptiste Mischler. Une proximité non négligeable. «
C’était capital. On s’est tiré l’un l’autre avec la motivation, la
volonté de gratter ces places qui devaient faire et ont fait la
différence. »
Après
s’être accroché aussi longtemps que possible, le Brumathois avoue avoir
explosé sur la fin. « J’étais un peu déçu, mais au moment où je
franchissais la ligne, on annonçait notre titre par équipes. C’était
génial. Je n’ai pas spécifiquement travaillé le cross. Je visais le
top-20. À une place près… »
Il
était temps de célébrer l’or acquis, de savourer une cérémonie
protocolaire historique vue d’ici. « Ce podium à trois ! Grandiose ! Je
ne pouvais pas rêver mieux pour ma dernière course chez les jeunes,
avant de passer espoir, clamait hier en début de soirée – et des
festivités – Maxime Hueber-Moosbrugger. On met le cross alsacien en
valeur. Quelle fierté ! »
«
J’ai retrouvé les sensations de l’été dernier à Eskiltuna, témoignait
Baptiste Mischler, l’élève de Hubert Steinmetz, vice-champion d’Europe
du 1500m en Suède. Mais par équipes, l’émotion est plus forte. Avec la
Marseillaise, c’était mieux, en compagnie de Maxime et Mohamed-Amine,
encore mieux. Depuis jeudi, on a passé de bons moments ensemble, on a
bien rigolé. On a toujours été rivaux sur le terrain, on s’est toujours
tiré la bourre. Ça nous a soudés pour cette première en équipe. »
« Qu’elle est belle,la cerise ! »
Mohamed-Amine
El Bouajaji, aux anges, confirmait : « On en parlait ensemble. Être là à
trois, c’était génial. Un podium, cela pouvait être la cerise sur le
gâteau. Mais là, avec l’or, qu’est-ce qu’elle est belle, la cerise ! »
C’était
parti pour une nuit de bonheur. « On va faire la fête, on ne va pas
rester cloîtré dans nos chambres », pavoisait le Strasbourgeois avant de
lancer cette formule pour conclusion : « One, two, three, viva l’Alsace
! »
Un, deux, trois athlètes en or, vive l’Alsace ! Et surtout, félicitations et bravo à eux !
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