Source DNA du lundi 15 août 2016
Benjamin Compaoré en qualifications du triple saut (14h30)
Le Strasbourgeois Compaoré entre en piste
Benjamin Compaoré (Strasbourg Agglomération Athlétisme)
entre en lice en qualifications du triple saut, aujourd’hui à Rio. Les
repères ne sont pas nombreux, mais avec la magie des Jeux, qui sait…
Quelle
que soit l’occasion, Benjamin Compaoré ne se départit jamais de son
calme olympien. Comme imperméable à la pression. À peine débarqué dans
le village olympique de Barra da Tijuca, le Strasbourgeois affiche son
flegme habituel. Oui, il est content d’être à Rio; non, ça ne
l’impressionne pas. Le champion d’Europe 2014 de triple saut n’est pas
du genre à plier sous le poids d’un événement. Il a déjà bien assez à
faire avec son corps et les vilains tours qu’il lui joue trop
régulièrement depuis le début de sa carrière de haut niveau, il y a dix
ans.
«Je suis mieux qu’avant mon titre européen à Zurich»
À
l’instant où l’on écrit ces lignes, l’Alsacien de 29 ans va bien. Les
infiltrations effectuées dans chacune de ses chevilles, après son Euro
raté il y a un mois à Amsterdam (12e en finale), font toujours effet. Il
y a quatre ans, pour ses premiers Jeux Olympiques, à Londres, c’était
légèrement plus compliqué. Cela ne l’avait pas empêché de se hisser à la
6e place (17,05m).
Pour
ces JO 2016, toutes les conditions ne sont pas forcément réunies non
plus. Il a changé de pied d’appui l’hiver dernier (pour raisons
médicales), il a très peu sauté ensuite (pour raisons médicales), à
l’entraînement et en compétition. Il manque de repères. Après une belle
médaille de bronze mondiale en salle en mars (17,09m), il affiche 16,76m
pour meilleure performance en plein air. Le triple bond date d’il y a
quinze jours, à Sopot (Pologne). «Mais ce n’est pas tant la perf qui me
rassure, c’est la manière dont elle a été réalisée, indique-t-il. Le
contexte des Jeux devrait me permettre de faire encore mieux.»
Préservé
de ce fameux contexte jusqu’à vendredi, date à laquelle il a quitté Sao
Paulo pour Rio au terme d’un stage loué par l’ensemble de l’équipe de
France d’athlétisme, Benjamin Compaoré se sent prêt à attaquer les
qualifications, tout à l’heure, à 9h30 du matin (14h30 en France).
48 engagés en qualifications!
«Pressé»
même. «Mon objectif, c’est de passer en finale. Il faudra faire 16,95m
pour être sûr d’en être. Le problème, c’est qu’on est 48 inscrits! C’est
du jamais vu. À Londres, on était entre 30 et 36… Il faudra vraiment
essayer d’assurer la barre de qualif au 1er essai, quitte à faire un
échauffement plus poussé pour être d’entrée dans la compétition. Le but,
c’est de rester le moins longtemps possible sur la piste, parce que la
finale est programmée dès le lendemain matin (9h50, 14h50 en France).»
Et
si finale il y a? «La médaille viendra si je me fais plaisir, si je ne
me prends pas la tête et s’il n’y a pas de pépin physique, expose le
gamin de Wolfisheim, dont les parents sont cette fois restés en Alsace.
Franchement, tout est possible. Je n’avais jamais abordé une compétition
en étant aussi bien. Je suis mieux qu’avant mon titre européen à
Zurich, Stieve ( NDLR: Jean-Hervé Stievenart, son coach ) n’arrête pas
de me le répéter. J’espère ne pas repartir déçu, en ayant donné le
meilleur de moi-même.» A priori, il n’y a aucun doute à avoir à ce
sujet.
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