* * *

Ce qu'en ont dit les DNA dans leur édition du lundi 8 Mai 2017

Championnat de France des clubs
Les représentants bas-rhinois à Sarreguemines - Ballotages favorables

Avec plus de 55 000 points dans de telles conditions, l’Alsace Nord Athlétisme, en N1A, a démontré son homogénéité et sa fiabilité. En N1B, le Strasbourg Agglomération Athlétisme, guère épargné, se satisfait d’avoir crevé le plafond des 50 000 points.

Il faut comparer ce qui est comparable. Surtout pas les deux clubs bas-rhinois en lice à Sarreguemines, lesquels ne boxent pas dans la même catégorie. Cette année moins encore. Quand l’ANA, complémentaire par ailleurs, voit son total largement boosté par son armada tchèque, le S2A a depuis le printemps 2016 perdu sa sprinteuse Céline Distel-Bonnet, son sauteur en hauteur Younes Idris, et a dû se passer des services de Benjamin Compaoré et Mélanie Skotnik, blessés.

«Dommage, mais on est dans les clous»

L’ANA a donc tenu son rang, malgré un zéro de dernière minute au 4X400m, lequel coûte sans doute trois places, soit 300 points de bonus, parmi les huit équipes qui se retrouveront à Pontoise au 2e tour. «C’est dommage, mais on est dans les clous, résume le manager Claude Bouton. On est dans nos prévisions. Un peu en-dessous dans certains domaines, au-dessus dans d’autres, qui compensent, le 400m haies.»

Le junior Régis Durrheimer y a claqué un 54”22, record personnel. En y adjoignant les 13,72m qui lui ont valu la 2e place au triple saut devant le cadet lingolsheimois Jaad Belhouari (13,33m), il a apporté à lui seul 1756 points à son équipe. Les hurdleuses ont évolué à l’avenant avec les 66”12 de Claire Bohly et les 67”26 de Marie Schmittheisler.

Tissot, Mayer, Nicollin: «pour le club»

Outre les Tchèques, les habituels fers de lance de l’ANA ont fait le boulot, y compris clopin-clopant, à l’image des marcheurs Émilie Tissot et Florian Mayer ou de Jérémy Nicollin au javelot.

Toutes les marcheuses ou presque signeraient pour un 13’30”31 sur 3000m. Selon Émilie Tissot, c’est très moyen alors qu’elle a signé la 2e performance du jour en valeur absolue, derrière la Vosgienne Clémence Beretta (13’20”40) qui l’a devancée. L’ex-championne de France prévient d’ailleurs, il ne s’agit pas d’un retour. «Il n’en est pas question. Je suis venue rendre service. J’ai d’autres priorités dans la vie. Je ne m’entraîne pas, je fais juste de l’endurance pour le plaisir. Après, dans le futur, on ne sait jamais…»

En 22’47”59, devant les 22’59”82 de son coéquipier Benjamin Schmitt, Florian Mayer n’accueille pas un des bons chronos du jour avec plus d’enthousiasme. Et pour cause. «Même si la performance est assez médiocre, je l’ai fait pour le club, à qui je dois beaucoup. Les jambes, le corps ne voulaient pas.» Le Wantzenauvien s’est fait une raison. Handicapé par une hernie inguinale, il sera opéré le 17 mai, avant même le 2e tour.

Jérémy Nicollin, lui, genoux encore fragiles, est en convalescence jusqu’en juin au moins. Pour le club aussi, il a lancé son javelot pour ainsi dire sans élan. Largement suffisant pour s’imposer avec 59,25m, à 18m certes de son record. Le Savernois reste prudent. «Même si c’est mauvais techniquement, ça donne envie. Mais je dois rester prudent, ne pas être trop pressé.»

À l’heure du bilan, l’ANA est en droit de regretter des conditions très défavorables par rapport à ses adversaires de N1A à venir, en lice notamment à Rouen et Angoulême hier. À Sarreguemines, à titre d’exemple, les athlètes ont préféré interrompre la perche masculine et la hauteur féminine, où cela ne rimait plus à rien.

Ce comparatif météorologique a moins d’incidence pour le S2A, ses futurs adversaires en N1B n’ayant guère été mieux lotis à Belfort et Annecy. Ce sont le forfait de Nathan Guerbeur sur 3000m et la bulle de Mehdi Tano resté dans les startings sur 100m (avant de se reprendre au sein d’un excellent 4X100m en 42”06), qui ont handicapé l’entente strasbourgeoise, 6e parmi les clubs qui ont rendez-vous à Valence le 21 mai, soit un bonus de 500 points en poche.

Hier soir, le président Albert Koffler positivait. «Des couacs, il y en a toujours. Nous sommes satisfaits et même agréablement surpris. Nous aurions signé de suite.»

Dire que les performances notoires du jour ont suscité des grimaces. Pas trop pour Caroline El Himer, 4’32”64 sur 1500m alors qu’elle espérait descendre sous 4’30”. «Je me suis endormie dans le 2e 500m. Mais je finis bien. Mieux, je sprinte!»

El Bouajaji contrarié

Par contre, Mohamed-Amine El Bouajaji et Benjamin Rubio affichaient la tête des mauvais jours au terme de la course la plus attendue, le 800m. Ils doivent se contenter respectivement d’1’51” 15 et 1’52”13.

Le duo s’est chloroformé du 200 au 400m. «De la m…, je n’arrivais pas à relancer», fulminait le Lingolsheimois. «Je me voyais en 1’47”, rageait le premier. Je fais des séances dans ce sens, et là, je suis à la rue, au taquet. Des fois, ce sport, il fait ch…»

La bonne nouvelle, pour eux et tant d’autres, c’est que la marge de progression est considérable. Encourageant, sachant qu’au niveau des interclubs, on ne fait qu’attaquer l’entre-deux tours.

* * *