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Source DNA du 10/05/2017
Benjamin Compaoré de Strasbourg à Montreuil
Inéluctablement
Il a repoussé la décision aussi longtemps que possible. Pour assurer son avenir, Benjamin Compaoré n’avait plus d’autre choix que, la mort dans l’âme, quitter son club de toujours, le Strasbourg Agglomération Athlétisme.
Du bleu et jaune du S2A à celui du CA Montreuil. Les couleurs du maillot ne changent pas. Les émoluments à la fin du mois, oui. Pas qu’un peu, et pour cause. « C’était devenu impossible pour moi. Je n’étais plus payé depuis janvier. Le club m’avait précisé qu’il faisait le tour des collectivités, j’ai bien voulu patienter. »
« Comment faire pour garder les potentiels olympiques ? »
« Les collectivités ont fait ce qu’elles ont pu, avoue le président strasbourgeois, Albert Koffler. Ce n’était pas à la hauteur de ce qu’on espérait. »
Et de soulever le débat : « En province, si l’athlète n’est pas employé par une grande administration, on ne peut pas lutter face aux grands clubs franciliens. D’urgence, il va falloir engager une réflexion. Comment faire pour garder les potentiels olympiques dans la région ? »
Selon Albert Koffler, il faut aligner sept chiffres pour présenter le budget du CA Montreuil, lorsque celui du S2A plafonne à… 140 000 euros. On comprend à cet instant que si l’ex-présidente Doris Spira n’était allée jusqu’à employer des moyens illicites qui lui ont coûté son honneur, sa réputation, le club n’aurait pu garder le champion d’Europe 2014 de triple saut dans ses rangs jusqu’aujourd’hui.
Pas plus sans doute que Céline Distel-Bonnet jusqu’à sa retraite sportive en fin d’année dernière.
« Je me voyais y finir ma carrière »
« L’an passé déjà, l’aide du club a fortement diminué. Mais je ne voulais pas partir l’année des Jeux olympiques. J’ai débuté à l’ASPTT Strasbourg il y a 23-24 ans. Je me voyais y finir ma carrière. Si je disposais moi-même de gros sponsors m’assurant une aisance financière, je l’aurais fait. Mais cela devenait compliqué. À contrecœur, j’ai dû me rapprocher d’autres clubs. »
Ce n’est pas nouveau. À quelques exceptions près, l’athlétisme ne nourrit pas son homme, pas même un récent champion d’Europe. À l’approche de ses 30 ans, papa dans le mois qui vient d’une deuxième fille, Benjamin Compaoré pense légitimement à son avenir, qui s’écrit désormais au CA Montreuil, où il retrouvera notamment le sprinteur Jimmy Vicaut et l’heptathlète Antoinette Nana-Djimou. L’Alsacien ne pouvait refuser les conditions plus intéressantes et le projet de reconversion du club du “9-3”.
Ce dernier, 15 fois champion de France, se voit damer le pion depuis quatre ans par l’Entente Franconville Césame Val d’Oise. Avec le Wolfisheimois dans ses rangs, il espère retrouver sa place de numéro 1.
L’athlète, lui, tient à préciser qu’il ne sera jamais loin de Strasbourg et du S2A. « Je reste à la disposition du club, notamment pour les jeunes. » Albert Koffler confirme : « Une page se tourne. Mais nous comprenons sa position et resterons ses premiers supporters ».
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