Source DNA du 08/12/2017
Championnats d’Europe de cross-country
Avec ses deux colis express

Facteur à Oberhausbergen la journée, entraîneur à l’ASPTTS et au pôle espoirs de Strasbourg le soir, Jean-Marc Ducret fera ce week-end le voyage jusqu’à Samorin où ses élèves Julie Lejarraga et Mohamed-Amine El Bouajaji rêvent de médailles.

Demain, l’emblématique entraîneur de l’ASPTT Strasbourg/S2A, Jean-Marc Ducret, va se farcir dix heures de route en voiture pour rallier la petite ville de Samorin, à l’ouest de la Slovaquie.

Dimanche, deux de ses élèves participeront à l’Euro de cross-country, avec, dans les deux cas, des chances de médaille à titre collectif. Ce n’est pas tous les jours qu’un coach a le bonheur de voir deux de ses athlètes porter le maillot bleu au même moment...

Julie Lejarraga (1re sélection) et Mohamed-Amine El Bouajaji (8e sélection) se sont envolés dès hier avec l’ensemble de l’équipe de France.

Une forme de résurrection

La première vit une forme de résurrection athlétique depuis qu’elle a rejoint le groupe de Ducret fin 2016. Après un bref passage à Fontainebleau, la gamine de Zoebersdorf, tout de même sacrée championne de France cadette en 2015 du temps où elle évoluait à l’Unitas Brumath, a renoué avec son destin alsacien et pris le temps de se reconstruire sur la piste de Hautepierre.

« Avec Julie, on est reparti de zéro», décrit coach Ducret, qui dispense son savoir 15 heures par semaine, à la fois au groupe « demi-fond » du S2A et à celui du pôle espoirs de Strasbourg.

«Elle était proche d’arrêter l’athlétisme, elle était déçue et démobilisée, elle ne retrouvait pas ses sensations d’avant, ajoute-t-il. Mais c’est une fille qui a une grande force mentale, qui n’a pas eu la vie facile. Là, elle a retrouvé du plaisir et franchement, ce qu’elle fait à l’entraînement, c’est énorme. Elle a un gros potentiel. » Sa foulée n’est d’ailleurs pas sans lui rappeler, « sous certains aspects », celle d’une certaine Blandine Bitzner, par la suite devenue son épouse.

Au sein d’une équipe juniors dont la locomotive sera Mathilde Sénéchal, vice-championne d’Europe du 5000m, Julie Lejerraga, toujours licenciée à l’Entente Franconville Césame Val d’Oise, peut envisager de monter sur le podium par nations. « Il ne s’agira pas que d’un apprentissage pour elle, confirme Ducret, qui, quand il n’entraîne pas, est facteur à temps partiel sur le secteur d’Oberhausbergen. Il y a un véritable objectif avec le collectif français. Et même s’il n’y a désormais plus que les trois meilleurs athlètes sur six pris en compte au classement par équipes, il y a toujours dans l’idée de finir le mieux possible pour faire perdre des points aux autres. Julie peut raisonnablement viser le top 30. »

El Bouajaji, inlassable chercheur d’or

Pour Mohamed-Amine El Bouajaji, le constat n’est plus à faire. Double champion d’Europe juniors par équipes en titre, et accessoirement détenteur avec ses copains de l’unique médaille décrochée par la France lors de la dernière édition de l’Euro, à Chia (Sardaigne), le Strasbourgeois vise ni plus ni moins qu’une troisième médaille d’or d’affilée ce dimanche, sur les rives du Danube.

Avec Jimmy Gressier, Hugo Hay, Alexis Miellet, Fabien Palcau et Emmanuel Roudolff-Levisse, son escadron a fière allure et semble une nouvelle fois le mieux armé pour alimenter le compteur de médailles tricolore.

« Avec ‘‘Momo’’, on a attaqué cette année le gros du foncier en vue des JO 2020, indique Ducret, qui ne refuse pas la comparaison entre son poulain et l’ancienne gloire de l’ASPTTS, Mehdi Baala. Il est moins affûté que les autres années à pareille époque, mais c’est voulu. Sur un parcours de huit bornes, ça ne se verra pas ce week-end.»

«Avec ses potes, ils veulent vraiment le titre, précise-t-il. Il n’est qu’espoir 1re année, donc il ne va pas y aller pour faire le malin individuellement. S’il entre dans le top 10, ce sera déjà très, très bien. Mais aux championnats d’Europe, on joue collectif avant tout. »

Dans un froid polaire, mais sur un terrain qui pourrait s’avérer finalement assez sec - pour le plus grand bonheur du « pistard » El Bouajaji -, les Bleus semblent en mesure de faire le show. Et leurs deux Alsaciens comptent bien participer pleinement au spectacle.

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