Source DNA du 12/03/2018
Cross-Country - Championnats de France à Plouay
Les Alsaciens font la boue

Tournée générale de soupe à la grimace pour les crossmen alsaciens qui, excepté les vétérans de l’ANA (en argent par équipes), sont tous repartis noirs de boue et bredouilles des championnats de France, hier, à Plouay (Morbihan).

Il paraît qu’en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour. Donc plusieurs fois moche, mais ça, l’adage ne le dit pas…

Hier, à Plouay, le soleil n’a brillé qu’une seule fois pour les Alsaciens. C’était en tout début de journée, quand les vétérans de l’Alsace Nord Athlétisme ont présenté leurs meilleurs “vieux” et décroché une magnifique médaille d’argent par équipes au terme de la course des Masters (lire ci-contre). Malheureusement, la suite n’a franchement pas été à la hauteur.

Quentin Maurer a fini quasi pieds nus

Dans le torrent de boue proposé par le formidable Domaine de Manéhouarn, devant plus de 20 000 passionnés et sur un parcours que les spécialistes ont légitimement qualifié de « vrai cross », les espoirs de médailles se sont un à un enlisés au gré des difficultés du tracé.

Parfaite illustration de la frustration alsacienne, la mésaventure du jeune Gunsbachois Quentin Maurer, qui avait le potentiel pour créer la surprise chez les cadets.

Le représentant du Pays de Colmar Athlétisme, qui disait avoir « des jambes de feu », a été stoppé dans son envol au bout de 600 mètres seulement, quand une de ses chaussures est restée scotchée dans la mélasse.

L’infortuné a malgré tout terminé au courage, à une anecdotique 101e place, tandis que son camarade strasbourgeois Elias Ali (ASS), qu’il avait copieusement dominé deux semaines plus tôt lors des interrégionaux à Charmes, sauvait les meubles alsaciens (7e ). Maigre consolation…

Même constat ou presque chez les juniors garçons, où Mohamed-Amine Kodad (ASS, 5e ), Dorian Muller (S2A, 10e ), Timothée Mischler (UB, 13e ) et le Sélestadien licencié à Fréjus Paul Georgenthum (16e ) ont assuré un tir groupé dans le top 20 qui prouve, on l’espère, que cette génération n’est pas perdue.

Mais la plus grosse désillusion restait à venir avec les cross courts, où le Strasbourg Agglomération Athlétisme avait non seulement des vues sur les podiums par équipes, mais aussi sur le titre individuel masculin, que Mohamed-Amine El Bouajaji avait fait sien l’an passé. Las, l’hippodrome ultra-roulant de Saint-Galmier n’avait alors rien à voir avec le bourbier vallonné de Plouay.

Bilan « catastrophique » pour le S2A

Après une première partie de course maîtrisée, le triple champion d’Europe de cross par équipes a ainsi vite vu que ses qualités de pistard ne lui seraient d’aucun secours. « À 700 m de l’arrivée, alors qu’il était 2e Français et 1er espoir (les cross courts décernaient pour la première fois des titres de champions de France espoirs hier) , il a été gêné par un concurrent et n’a jamais su relancer derrière », raconte son entraîneur, Jean-Marc Ducret, dépité au point de qualifier le bilan de la journée de « catastrophique ».

On le comprend. Le money-time avorté de son poulain fait toute la différence alors qu’il aurait fallu deux points de plus au S2A pour monter sur le podium par équipes.

El Bouajaji, finalement 23e Français et 6e espoir, a même été devancé par son illustre aîné, l’épatant Driss El Himer, 15e Français et évidemment 1er vétéran. Sauf que le cross court ne décerne pas de titre master…

Chez les dames, c’est également l’athlète la plus expérimentée du S2A qui a le mieux tiré son épingle du jeu. L’inoxydable Blandine Ducret-Bitzner, invariablement dans le coup malgré ses 52 printemps, termine 25e devant Hasna Kaarour (30e ), Caroline El Himer (32e ) et Nadine Batot (88e ), pour un 5e rang final par équipes.

« Blandine, c’est notre plus bel exemple, avoue volontiers Hasna Kaarour, de près de 30 ans sa cadette. Ç’a été un cross très dur, exigeant et relevé. Physiquement, il fallait être solide. Après la grippe qui m’a déstabilisée dans ma dernière phase de préparation, j’ai couru au mental, pour l’équipe. On est un peu déçues, car on visait le podium. Mais bon, on s’est donné à fond et on reste assez satisfaites vu les conditions. »

Des conditions qui étaient les mêmes pour tout le monde. Mais pas au goût des Alsaciens. Vivement la prochaine édition, à Vittel, en 2019. Vivement les beaux jours surtout.

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