DNA du 24/10/2018
Rémi Stangret, directeur général de la Ligue du Grand Est (LARGE)
Chaussure à son pied
Il a de la suite dans les idées, Rémi Stangret. Son projet de président salarié mort né, il a milité pour la création du poste de directeur général de la Ligue, qu’il occupe désormais pour œuvrer au développement de l’athlétisme dans le Grand Est.
Rémi Stangret restera à jamais le premier président de la Ligue d’athlétisme régionale du Grand Est. Élu le 5 novembre 2016, à 36 ans, il a démissionné 16 mois plus tard, le 17 mars 2018. L’opposition marnaise incarnée par le Rémois Gilbert Marcy, était selon lui allée trop loin dans la forme, alors qu’il prônait l’apaisement. Le Marckolsheimois avait surtout constaté qu’il lui serait impossible d’agir efficacement dans le fauteuil de président, à moins que ce ne soit à plein-temps.
«Je n’envisage ni de rester président en étant au chômage par ailleurs, ni d’être un président en mode “gestion” avec un travail à côté, avait-il résumé à l’époque. Or, je considère que la Ligue ne peut pas se développer en l’état.» Il avait donc émis l’idée d’un poste de président-salarié. «Je voulais mener un projet, mais je n’en avais ni les moyens, ni le temps.» Trop avant-gardiste, vu la levée de boucliers.
«Développer des projets qui génèrent du partenariat»
Ce statut, il l’avait évoqué auprès du comité directeur de la Fédération et de la commission nationale de développement des ligues et des comités territoriaux, qui effectue un travail de démarche commune et structurante. La solution était toute trouvée. Le poste équivalait à celui de directeur général. Il a été acté au début de l’été. Pour une ligue de cette taille, il s’imposait.
«Il existait déjà en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, dont j’avais pris le temps de rencontrer les présidents en 2017, liste Rémi Stangret. La Bretagne dispose d’un responsable administratif. Quant à la Nouvelle Aquitaine, elle a repris à la virgule près la description du poste en Grand Est. L’Occitanie va sans doute suivre.»
Le financement ne constituait pas un obstacle. «Par rapport à la période avant la fusion, il restait un poste à pourvoir en Lorraine. De plus, en 2017, la Ligue du Grand Est a perçu 150 000 € en subventions et partenariat, alors que nous en sommes déjà à 200 000 en 2018, malgré la perte de 35 000 € du CNDS ( centre national pour le développement du sport, NDLR ).»
«Accompagner les clubs»
L’ex-président détaille ses nouvelles fonctions: «Gestion des ressources humaines; développement et accompagnement des 13 commissions régionales; suivi budgétaire; marketing et communication de la Ligue avec promotion de notre sport et extension du partenariat; soutien et développement des clubs et comités départementaux, essentiellement sur une partie structurante».
Vis-à-vis des clubs, il précise: «Pour monter un projet avec sa ville, voire créer un poste, la Ligue peut apporter son expertise et accompagner la démarche car nous disposons des relations nécessaires et connaissons les meilleures pratiques en la matière dans les divers clubs».
«Développer des projets structurants pour les clubs, les athlètes, qui génèrent du partenariat», tel est aujourd’hui le credo de Rémi Stangret. «La piste est assez difficile à vendre, même si le Grand Est a la chance de bénéficier du soutien de la Caisse d’Épargne et d’Athéo. La complexité est de gérer autant de disciplines différentes, piste, hors stade, trail et marche nordique. Mais cette richesse permet de toucher un large panel de personnes.»
La fusion apporte selon lui de l’eau à son moulin. «Elle a fait émerger des modes de fonctionnement remarquables chez les uns à reproduire chez les autres. Il y a par exemple une réelle expertise en matière de sports-santé en Champagne-Ardennes. Le ratio entre nombre de licenciés et performances réalisées est très important en Alsace. La Lorraine se distingue par l’organisation régulière de championnats de France sur ses terres, sans oublier Forbach, Metz et Nancy, soit autant de meetings internationaux.»
Désormais basé à Strasbourg
Au quotidien, plus compatible avec la vie de famille aussi, le Marckolsheimois a pris ses quartiers à la Maison des sports de Strasbourg. «Je me rends à Nancy selon les besoins et au moins trois fois par mois, ne serait-ce que pour le suivi du budget. J’ai les salariés au téléphone au moins deux fois par jour.»
Pour voir où il va, Rémi Stangret fait référence à la Ligue d’Ile-de-France et ses quatre millions de budget, soit le double de la LARGE, dont deux millions d’événementiel. «Avec à peine plus de licenciés 5 ( environ 26000 dans le Grand Est ).»
Il sait aussi qu’il n’avance pas seul. «Je continue d’être au service des bénévoles, ça, ça ne change pas. Aux dirigeants bénévoles de s’épanouir et d’élargir leurs horizons.»
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