Paris-Alsace à la marche... avec Sylvie
Source DNA du 03/06/2019
Sylvie Maison repart du bon pied pour Paris - Alsace à la marche
Privée de compétition l’an dernier en raison de tendinites aux pieds et de problèmes de thyroïde, Sylvie Maison (45 ans) va beaucoup mieux. La Lipsheimoise honorera, mercredi, sa huitième participation au Paris – Alsace à la marche. Avec pour seul objectif de passer la ligne d’arrivée.
Kinésithérapie, mésothérapie, ondes de choc… Pour se débarrasser de ses tendinites aux pieds, Sylvie Maison (45 ans) a « tout essayé ». « J’ai même été voir un magnétiseur », souffle-t-elle.
Bien que contrainte, la mort dans l’âme, de renoncer au Paris – Alsace à la marche l’an dernier, la Lipsheimoise ne s’est jamais résolue à abandonner sa passion. S’ils ne se sont pas révélés efficaces tout de suite, les différents traitements subis, couplés à une période de repos salvatrice, lui ont apparemment fait le plus grand bien dans la durée. « Je ressens toujours de petites douleurs, mais ce n’est rien à côté de ce que c’était auparavant », confie-t-elle.
« C’est dur de s’y remettre »
L’Alsacienne a également réglé un autre problème. Anormalement essoufflée, en 2018, pour cause de dysfonctionnement de la thyroïde, elle ingurgite désormais des « médicaments tous les jours » pour que ce souci ne réapparaisse plus. « Je dois faire des analyses tous les deux mois », précise-t-elle.
Tel est donc le prix à payer pour honorer, à partir de mercredi, une huitième participation à la plus mythique des épreuves de marche en France. En 2017, après 250 kilomètres d’efforts, Sylvie Maison avait « été arrêtée par le médecin » de la course, qui avait identifié un « risque de rupture de [ses] tendons ». « Je serais bien repartie », glisse-t-elle, sans pour autant remettre en cause le verdict du spécialiste. « C’était la décision la plus raisonnable. Je ne pouvais plus bouger le pied du tout… »
Deux ans plus tard, la mère de famille s’avoue « moins en forme » que par le passé. À l’entendre, le « redémarrage », ces derniers mois, s’est avéré « compliqué ». « Quand on n’a pas fait de sport pendant un petit moment, c’est dur de s’y remettre, explique-t-elle. Plus on avance en âge, plus c’est difficile. J’ai aussi pris un peu de poids. Et j’ai davantage de mal à m’entraîner toute seule. Il n’est pas toujours facile, parfois, de trouver la motivation. »
Le Paris – Alsace, c’était mieux avant ?
En attendant le coup d’envoi du Paris – Alsace, la prof de SVT au collège de Villé s’est donc raccrochée aux « compétitions intermédiaires » pour garder la flamme. Le 23 février dernier, elle a réussi à avaler 166 bornes lors du 24 heures de Bourges, sélectif pour le grand rendez-vous de cette semaine. Cela ne l’empêche pas de rester lucide : mercredi, à Neuilly-sur-Marne, elle se présentera sur la ligne de départ avec le seul objectif de rallier l’arrivée, trois jours plus tard à Ribeauvillé. « Cette fois-ci, j’aimerais simplement finir, histoire de me rassurer », synthétise-t-elle.
Ce serait déjà, en soi, une sacrée performance. Longue de 303,1 kilomètres, la “Vosgéenne” – épreuve traditionnellement réservée aux féminines mais « ouverte aux deux sexes » cette année – poussera inévitablement Sylvie Maison dans ses derniers retranchements.
La Lipsheimoise déplore, malgré tout, que le circuit ait « un peu changé ». « Lors de l’étape reliant Vitry-le-François à Epinal (202,8 km) , on ne passe plus par Domrémy-la-Pucelle. Du coup, ça enlève quelques côtes. Je trouve ça un peu dommage. La course est dure, certes, mais c’est justement ce qui fait son charme. »
Et de rappeler : « Jusqu’en 2003, les concurrentes faisaient Châlons-en-Champagne – Colmar sans rupture, si l’on excepte une ou deux heures de repos. J’ai toujours regretté de ne pas avoir connu cette époque… »
Pountintseva en quête d’une cinquième couronne
Le parcours, tel qu’il est conçu aujourd’hui, reste cependant suffisamment dissuasif pour en décourager plus d’un(e). De fait, la Bas-Rhinoise n’aura que quatre rivales lors de cette édition 2019. Blessée, la triple lauréate Tatiana Maslova (2015, 2017, 2018) a pour sa part déclaré forfait. « Elle a été opérée du genou récemment, indique Sylvie Maison. Elle pratique beaucoup de sports : le patinage, le cyclisme, la course à pied… Elle en fait peut-être un peu trop. »
En l’absence de l’indétrônable Russe, c’est sa compatriote Irina Poutintseva (50 ans) – elle-même sacrée à quatre reprises (2000, 2003, 2013, 2016) – qui devrait survoler les débats. « C’est son ultime participation, révèle son homologue alsacienne. Personnellement, je la vois largement devant. Elle a tellement d’expérience… »
À chacun ses combats. Sylvie Maison, de son côté, espère simplement réussir son “come-back”. Le challenge est de taille.
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La phrase
"Mes enfants, Mathias (10 ans)
et Zoé (9 ans), demandent toujours pourquoi le Paris – Alsace dure si
longtemps. Mon compagnon Christian leur répond que c’est parce que je ne
marche pas assez vite (rires) …"
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