Avec deux médailles et seulement six places de finaliste, l’équipe de France est tombée de haut deux ans après des Mondiaux de Londres exceptionnels. À dix mois des JO de Tokyo, les Bleus sont en plein doute.
Pour une fois, rien n’est tombé sur la tête des Bleus lors de la dernière journée. Ça ne risquait pas. Seul le relais 4x400m hommes (7e ) avait survécu aux qualifications de la veille.
Sinon, tout est allé de travers pendant dix jours : gros ratés (Diniz, Bosse, Lavillenie, 4x100 m), déceptions (Vicaut, Vaillant, Lamote, Robert-Michon), blessure (Mayer), journée catastrophe, soirée hypnose, les Bleus ont tapé à côté de la cible à Doha. « On n’a pas réussi nos championnats du monde, on ne peut pas le nier », reconnaît le président de la Fédération, André Giraud. « On n’a pas préparé ce championnat comme on aurait dû »
Si Quentin Bigot (2e du marteau) et Pascal Martinot-Lagarde (3e du 110 m haies) ont permis de ne pas répéter les zéros des Mondiaux d’Helsinki 1983 et Stuttgart 1993, c’est l’un des pires bilans de l’histoire. Jamais les Bleus n’avaient eu aussi peu de finalistes (6)… La glissade est spectaculaire. Quatrième nation à Londres en 2017 (5 médailles dont 3 titres), la France est rétrogradée en 2e division (24e mondiale et 8e européenne).
La surprise n’est pas totale. Après avoir surfé sur une génération exceptionnelle, l’athlétisme français attend la relève. Les résultats à Doha correspondent assez fidèlement à ceux obtenus durant la saison. Et tout n’a pas été anticipé pour briller dans le Golfe à cette période dans des conditions inédites. « Tous ces paramètres ont été maîtrisés par d’autres pays, mais pas par nous, observe le président. On n’a pas préparé ce championnat comme on aurait dû. Il faut tirer le bilan pour être au rendez-vous en 2020 (JO de Tokyo). »
Secousses en interne
En coulisses, la semaine n’a pas été sans accroc non plus. Il y a eu la soirée hypnose organisée par Pierre-Ambroise Bosse à l’hôtel des Bleus. Puis le départ du médecin Jean-Michel Serra, exfiltré de Doha pour sa présence à la soirée et sa relation avec une athlète. Des secousses révélatrices de failles dans l’organisation et le leadership.
Le DTN Patrice Gergès souffre de la comparaison avec son prédécesseur. « Il nous manque », a osé Pierre-Ambroise Bosse en direct sur France Télévisions en parlant de Ghani Yalouz (2009-2016) au style plus proche des athlètes. « Ce n’est pas moi, ça, mais d’autres peuvent assumer ce rôle », dit Gergès.
« Les résultats ne sont pas le fait du DTN, soutient le président André Giraud. Il n’y a pas de conflit (…) On va faire un débriefing mais on ne va pas tout jeter. Ce serait dramatique à dix mois des JO. On n’est pas au foot où dès qu’il y a un mauvais résultat, on vire l’entraîneur. »
L’équipe de France peut se raccrocher à son histoire. Les Mondiaux 2015 à Pékin, aussi faméliques que ceux de Doha, n’avaient pas empêché les Bleus de ramener six médailles des JO de Rio l’année suivante.
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