Source DNA du 22/04/2020
Les courses de Strasbourg définitivement annulées !
L’édition 2020 devait être une grande fête, 40 ans après la première. Le vent de folie du Covid-19 a soufflé les bougies avant l’heure. Il a fallu se rendre à l’évidence. Les courses de Strasbourg-Europe sont définitivement annulées.
Pour ne pas décevoir les 12 à 14000 participants de ces dernières années, dans l’espoir aussi de préserver la santé financière de ses structures, à savoir l’association des courses de Strasbourg-Europe (ACSE) et l’Office des sports de Strasbourg (OdS), le président Claude Schneider et son équipe ont voulu y croire jusqu’au bout.
Depuis l’annonce, voici une semaine, du président Emmanuel Macron, tirant un trait sur tout événement de masse jusqu’au 15 juillet, les dés étaient jetés.
« Je ne peux imposer une telle charge deux semaines après La Strasbourgeoise »
Dans un premier temps, de même que l’ekiden de Strasbourg avait été repoussé du 4 avril au 18 octobre, les courses de Strasbourg-Europe, initialement prévues les 9 et 10 mai, avaient été reportées, avec comme recours hypothétique, les 6 et 7 juin.
Les 40 ans seront finalement célébrés avec une année de retard, le 9 mai 2021, date pour laquelle les 1200 inscriptions déjà enregistrées restent valables. On se situera comme d’habitude entre les deux tours d’interclubs, l’autre temps fort du mois de mai, sur piste celui-là.
Un nouveau report à l’automne prochain se révélant inconcevable, Claude Schneider n’avait plus d’autre solution que d’annuler purement et simplement l’édition 2020.
C’est que pour lui et ses hommes, l’agenda, s’il peut être tenu, est déjà extrêmement chargé : rentrée de sports les 28 et 29 août place Kléber, la Run & Dance, pour sa part replacée au 5 septembre, nage en eau libre le 12 septembre, le forum des associations les 19 et 20 septembre, Stras’n’Bike le 20 septembre, la Ma’Dame Run transfrontalière, prélude franco-allemand de La Strasbourgeoise, le 25 septembre.
Car oui, La Strasbourgeoise du 4 octobre pointera déjà à l’horizon, avec ses 13000 participantes à gérer en amont, à juguler le jour même. Et pourquoi ne pas avoir songé à tirer un trait sur l’ekiden pour privilégier les courses de Strasbourg-Europe, à la même date, le 18 octobre ?
Deux associations fragilisées
Impensable ! La cocotte-minute exploserait. « Tout cela nécessite des dispositifs, matériels et humains, justifie Claude Schneider. Les courses, ce sont 600 bénévoles le dimanche, sans parler des services de la ville, très sollicités. Je ne peux imposer une telle charge, deux semaines après La Strasbourgeoise. »
L’ekiden, cantonné à la presqu’île Malraux et à ses abords, se veut beaucoup moins lourd.
En quelques lignes, lesquelles n’évoquent que deux mois sur douze, on mesure le poids de l’OdS et de l’ACSE en termes d’animation de la ville. Sans elles, on se retrouverait face à un grand vide. Or, oui, ces deux structures se voient sévèrement fragilisées.
« Sur les courses de Strasbourg les engagements rapportent environ 60000 euros, décompte le président. J’ai pour 36 à 37000 euros de t-shirts et de médailles sur les bras, même si nous avons décidé de les utiliser l’an prochain. »
« Préparer toutes nos manifestations, mais sans avoir la certitude qu’elles auront lieu »
La pérennité des emplois – pour un total de cinq équivalents temps pleins – est en jeu. En attendant, tout le monde se démène.
« Il n’est pas question d’abandonner au milieu du gué. Il faut pouvoir répondre aux attentes des gens lorsque la situation se débloquera. Je suis obligé de faire travailler mes équipes pour préparer toutes nos manifestations, mais sans avoir la certitude qu’elles auront lieu. »
Dans la même logique, l’ACSE n’a pas encore renoncé à l’Xtrem country race (course à obstacles) du 21 juin à Lipsheim, et surtout pas à l’opération sport-vacances, attendue cet été par de nombreux enfants strasbourgeois.
«Nous attendons les précisions quant à la sortie progressive du confinement.». À partir de quel seuil, notamment, parle-t-on au gouvernement de manifestation de masse ?
Enfin, la crise sanitaire impacte déjà le calendrier 2021. Ainsi, on en restera à l’ekiden, maintenu cette fois début avril, alors que le marathon devait renaître. Mais le montage, de plus grande envergure, nécessite de savoir à qui parler. Or, jusqu’à preuve du contraire, le futur maire de Strasbourg et sa nouvelle équipe, ne sont pas près d’être connus…
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