Une reprise à géométrie variable...
Source DNA du 04/06/2020
Une reprise à géométrie variable
Le déconfinement, phases une et deux comprises, ne produit pas les mêmes effets sur les pistes d’athlétisme, du nord au sud de l’Alsace. Les gestes barrières légitimes limitent les capacités d’entraînement, sans parler de la frilosité de certaines collectivités. Tour d’horizon.
Les premiers championnats, si tout va bien, sont programmés pour septembre. Mais chacun le sait, le temps perdu ne se rattrape jamais. Aussi, les athlètes avides de sauver leur saison à l’automne, et ils sont nombreux ( lire DNA de mercredi ) , piaffent d’impatience.
« Tout le monde est prêt, consignes intégrées »
« Tous les jours, je les ai au téléphone, de même que les cadres techniques, et je ne peux les satisfaire, maugrée Albert Koffler, président du S2A, de sa section locale à Lingolsheim, et du Comité du Bas-Rhin. Tout le monde est prêt, consignes de la Fédération intégrées. » Les perchistes ont même prévu d’apporter chacun un drap et de le déployer sur le tapis de réception avant de s’élancer.
Semaine prochaine… ?
Les tractations tiennent du 3 000 m steeple. Comprenez, endurance et capacité à se jouer des obstacles sont requises. À Lingolsheim, Albert Koffler se heurte encore à la nouvelle équipe municipale. « Alors qu’en face, plusieurs dizaines de jeunes investissent le skate parc sans souci », rit-il jaune.
À Strasbourg, seul le stade de Hautepierre, spécifiquement taillé pour l’athlétisme, est à ce jour accessible. Ailleurs, la présence du terrain de foot a bon dos pour retarder l’ouverture des enceintes. Le service des sports de la Ville vient de demander aux clubs de fournir un protocole à valider pour un déblocage lundi 8 juin.
Le lendemain, Claude Bouton a convié ses athlètes, à partir des minimes, pour une reprise à Saverne. « L’accès au stade ne devrait pas poser de problème, en respectant les consignes. J’ai aussi réduit la durée des entraînements. »
À Obernai, on reprendra le collier le même jour en se conformant aux quatre groupes de dix athlètes répartis aux quatre coins du stade, selon les directives de la Fédération. « À raison de deux séances par semaine », précise Véronique Wuttmann dont les SRO ne désespèrent pas d’obtenir des créneaux plus larges « pour pouvoir enchaîner deux séances d’affilée ».
Et pour les lancers, spécialité locale, tout est prévu. Du ruban adhésif de couleur personnalisera les engins. Deux par athlètes, avant désinfection pour les suivants.
À Mulhouse, à 20 seulement
Dans le Haut-Rhin, à l’EGMA, Pascal Bleu, président du Comité départemental, a été, à sa grande surprise, contacté par les services de Mulhouse Alsace Agglomération dès le 25 avril. Bon, à l’arrivée, le stade de l’Ill a rouvert lundi 25 mai, limité à deux groupes de dix simultanément.
Et encore, ça ne se bouscule pas au portillon. « On a du mal à faire revenir les gens, témoigne Pascal Bleu. Il y a les athlètes motivés par les échéances nationales, peut-être ceux qui font partie d’un groupe. Les autres… »
À Colmar, cela tombe plutôt bien pour le PCA, la piste du stade de l’Europe se refait une beauté, couleurs bleu ciel et bleu foncé. D’ici fin juillet, les uns se replient à Guebwiller, sans souci d’accessibilité, d’autres au vénérable stade des Francs, propriété du 152e RI, avec lequel un accord a été trouvé.
« La levée des frontières, le 15 juin j’espère, devrait nous permettre de retourner à Vieux-Brisach, complète le président d’honneur Jean-Pierre Hoerner. Et avec Guebwiller, Raedersheim, Volgelsheim, les lanceurs ne manquent pas de point de chute. »
Ceux-ci, concernés par la Coupe de France des spécialités dès le premier week-end de septembre, regrettent toutefois de ne pouvoir accéder à leur salle de musculation à Colmar, interdite… contrairement aux salles de fitness. Allez comprendre.
À Haguenau dès le 11 mai !
Dans ce contexte, il en est un qui mesure sa chance. On parle là de Bernard Voltz, à Haguenau, dont les pointures sont à pied d’œuvre depuis… le 11 mai!
« De cadets à seniors, nous avons donné la priorité aux athlètes de haut et très bon niveau, soit une vingtaine. La municipalité nous a demandé d’en rester à neuf athlètes et un coach par séance. J’ai donc ouvert deux créneaux d’une heure trente par soir, le lundi, mercredi et vendredi. Les minimes se sont rajoutés la semaine dernière, le mardi et jeudi. »
Bernard Voltz sollicite désormais la Ville pour monter à 20 athlètes par séance, séparés en deux groupes comme il se doit.
Bon an, mal an, l’athlétisme espère sortir de l’ornière pour reprendre de belles couleurs automnales malgré les incertitudes estivales.
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