Meeting National Athéo de Strasbourg...
Source DNA du 27/09/2020
Meeting national Athéo de Strasbourg : le show dans le froid
Malgré le froid, le 2e meeting national de Strasbourg a tenu ses promesses, sublimé par le coude à coude de Benjamin Rubio et Anicet Kozar sur 800m, et la chevauchée de Baptiste Mischler sur 3000m, devant Maxime Hueber-Moosbrugger, lui aussi au top.
On se serait cru revenu une bonne année en arrière. Cette fois encore, le feu d’artifice final a été tiré en présence d’un public venu encourager ses favoris au plus près, sur la piste, jusqu’au couloir 3. Cette fois encore, Baptiste Mischler a mis un point final victorieux à la soirée.
Quelques différences tout de même. La distance, 3000 au lieu de 1000m, le dauphin, Maxime Hueber-Moosbrugger à la place de Mohamed-Amine El Bouajaji, et surtout la température, même pas dix degrés contre une trentaine en juin 2019.
« C’est comme le 12e homme au Racing »
D’où la réaction positive du vice-champion de France du 1500m, après ses 8’10”36 sur 3000m, 3e temps français de l’année. « Je constate que j’ai les 8 minutes largement dans les jambes. » D’autant qu’un moment de confusion l’a fait hésiter. « Je ne savais plus si on était dans le dernier tour. J’aurais pu finir plus vite encore. J’étais encore assez frais. »
Le Brumathois avoue à nouveau avoir été porté par l’ambiance. « C’est une belle victoire. Avec Alexandre Saddedine (3e en 8’25’’99), on s’est relayé tous les 400m. Et quand on arrive dans la ligne droite, avec le public, on remet de l’amplitude. C’est comme le 12e homme au Racing. »
Maxime Hueber-Moosbrugger a remis, deux semaines après, six secondes à son record (8’14”13). « Je me dois d’être satisfait. Mais j’ai de la fraîcheur et veux en profiter. Je voulais me rapprocher le plus possible des 8 minutes. »
Rubio et Kozar frappent fort
Peu avant, le 800m masculin avait déjà réchauffé l’atmosphère avec un superbe mano a mano entre les compères de l’ASPTT Strasbourg, Anicet Kozar et Benjamin Rubio, ce dernier créant la surprise sur le fil, sans que personne n’ait à rougir, vu les chronos : 1’49’’41 et 1’49’’53. Même si le junior rate son record de 18 centièmes.
« On a été très bien emmenés par Khaled Benmahdi, félicite le vainqueur. J’ai trouvé l’énergie qu’il fallait pour l’emporter, contrairement à Albi (où il est resté au pied du podium du 1500m lors des France Élite, N.D.L.R.). Je me suis senti fatigué durant toute la semaine. Mais après le coup de pistolet, on ne pense plus à rien, on y va. »
Telle est la force de Benjamin Rubio, qui surprend toujours la galerie dans les grandes circonstances. Lui-même ne sait pas où il trouve sa force au fil des ans et de ses retours sur la piste.
Devancé dans les 50 derniers mètres, Anicet Kozar n’en prend pas ombrage. Je cherchais surtout le chrono. Or, je suis tout près de mon record, établi ici l’an passé dans des conditions parfaites. »
Le poulain de Jean-Marc Ducret a emmagasiné de la confiance, à trois semaines des championnats de France junior à Bondoufle, où il aura un titre à défendre. « Cette course fait du bien. » Le Strasbourgeois est enfin descendu sous les 1’50” cette année.
Pollini et Erius déçus
Chez les féminines, c’était plutôt la soupe à la grimace. Après un premier tour emmené trop rapidement, sous la minute, Élise Pollini (Vendenheim) n’a pu en remettre un coup au moment de prendre la tête. Elle s’impose en 2’09”14 devant Léa Kimmel (ASSA) en 2’10”24 et la cadette de Molsheim, Jade Buridon, en 2’14”87.
« Ce n’est pas ce qu’on attendait, maugréait la Fédinoise. Je ne suis pas venue pour ça. Je cherchais mon record. Je ne suis clairement plus en forme. On remballe ! »
En début de soirée, malgré le froid, Théo Schaub (ACIK) était tout heureux de sortir enfin un 100m digne de son standing (10’’70 en série, 10’’81 en finale). « Mine de rien, j’arriverai peut-être encore à abaisser mon record (10’’65). »
Jeff Erius (RCS) est plus loin du compte (11”00 et 11”11). Enfin, selon lui. Il établit tout de même la 5e performance de l’année chez les cadets en France. Trop peu pour lui, au point d’envisager ne pas aller aux championnats de France. « J’ai repris en août, après le confinement, mais je manque trop d’entraînement. » A son entourage de jouer…
Guère loin, le junior Enzo Rauscher (Fegersheim) a confirmé sa régularité désormais sous 11”40 (11”39 et 11”36). Sa camarade d’entraînement, la cadette Lena Mehal (IBAL) a confirmé, elle, sa suprématie dans le Grand Est (12”70 et 12”62).
L’heptathlète messine Auriana Lazracq, enfin, a contribué au show en assurant la claque à la longueur pour ses adversaires, tout en s’imposant avec un bond à 5,86m. Sa détermination et sa fraîcheur d’esprit ne pourront que servir ses desseins. Comme Baptiste Mischler, elle rêve des JO au plus vite. Chiche ?
* * *