L'ouvrage richement illustré, qui retrace l’Histoire de la Fédération Française d'Athlétisme.
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Les effets du confinement sur la technique...
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15 Novembre 2020 - ibal
Source DNA du 10/11/2020
Les effets du confinement sur la technique des sportifs : quand la maîtrise reste confinée… ou pas
À chaque sport sa technique et son savoir-faire. Un domaine qui nécessite de s’exercer quotidiennement ou presque quand on évolue à un certain niveau, donc pas franchement compatible avec les restrictions liées à la crise sanitaire. Exemples et contre-exemple avec le football, le basket-ball et l’athlétisme, inégaux au sortir du premier confinement.
ATHLETISME
Pour les lanceurs, comme un air de petit miracle post-confinement
Malgré la brutalité de l’interruption liée au premier confinement, de nombreux lanceurs alsaciens ont trouvé les solutions pour garder le cap. A l’arrivée, une avalanche de records battus au cours d’un été prolongé jusqu’en octobre.
L’impression était déjà assez nette au cours de l’été, à la lecture de certaines feuilles de résultats des premiers meetings post-confinement. Elle s’est confirmée par la suite, et même dans certains cas jusqu’au bout de cette saison en plein air prolongée jusqu’à fin octobre, crise sanitaire oblige. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
A partir de la fin juillet, quinze lanceurs alsaciens - dix garçons et cinq filles - ont battu leur record personnel pour se hisser dans le top 10 national de l’année 2020 dans leurs catégories d’âge respectives.
Et encore, ce décompte n’intègre pas les plus jeunes, la Volgelsheimoise Candyce Bonjean ayant par exemple signé la meilleure performance française 2020 des benjamines au lancer de marteau de 2 kg (46,21 m), début octobre à Riedisheim.
Comment expliquer un tel tir groupé au sortir de deux longs mois loin des stades, de la mi-mars à la mi-mai, alors qu’on parle ici des disciplines parmi les plus techniques de l’athlétisme, où la seule puissance physique ne suffit de loin pas à performer ?
« L’athlé est un sport individuel », rappelle simplement Jacques Danail, responsable du pôle espoirs de Strasbourg. « Il n’y a pas de stratégie à travailler ou le besoin d’être à plusieurs pour bosser la technique, contrairement aux sports collectifs. Quand le premier confinement a été décrété, on s’est adapté. Je n’ai pas arrêté d’envoyer à mes athlètes des programmes d’entraînements en espaces restreints. Le mot d’ordre, c’était de garder le cap, de ne pas baisser les bras. »
« Ils se sont bougés comme d’autres ont choisi cette période pour refaire leur cuisine ou ranger leur garage »
Il faut croire que le message du spécialiste du javelot a été reçu cinq sur cinq. Ou plutôt trois sur cinq, si l’on tient seulement compte des membres de son groupe qui ont amélioré leur record quand les compétitions ont à nouveau été autorisées.
Le Tahitien de l’Entente de Haute Alsace Teura’itera’i Tupaia (75,55 m, record d’Alsace espoirs) et son compère pulversheimois Rémi Conroy (73,57 m) émargent ainsi tous les deux dans le top 3 national toutes catégories à l’issue de cette saison pas comme les autres, tandis que la Colmarienne Janice May (42,89 m) termine 5e junior.
« En sortie de confinement, j’ai retrouvé des athlètes d’un bon niveau », explique le technicien haut-rhinois. « Ils ont vu les choses différemment, ils ont repensé leur manière de s’entraîner et c’est le contexte qui leur en a donné l’opportunité. Ils se sont bougés comme d’autres ont choisi cette période pour refaire leur cuisine ou ranger leur garage. Alors, parler de surprise quant à leurs performances estivales, je ne sais pas trop… Je sais depuis un moment que j’ai des athlètes à fort potentiel. Etant donné leur âge, il est normal qu’ils soient sur une pente ascendante. Mais vu le contexte, il y a de quoi être satisfait de ce qu’ils ont produit, c’est certain. »
Des « morts de faim » à l’heure du déconfinement
Son camarade colmarien Thierry Lichtlé a usé des mêmes stratagèmes ou presque pour garder tout son petit monde concerné. Lui parle carrément de « système D » et de « petit miracle » à l’arrivée.
« Certains de mes athlètes ont passé des caps symboliques, comme la barre des 60 m pour Maxime Makowka au marteau (60,14 m, record du Haut-Rhin espoir) et Adrien Kalt au javelot (61,06 m, 6e junior français en 2020). Quand on se souvient d’où l’on revenait, c’est assez exceptionnel. Contrairement à d’autres, tous nos équipements ont fermé du jour au lendemain. J’ai essayé de réagir tout de suite pour garder tout le monde en bonne condition physique. Chacun a fait comme il a pu. Maxime (Makowka) a par exemple chargé des sacs de ciment dans une remorque avec une ceinture de musculation et des sangles, Candyce (Bonjean) a fait des exercices de rotation avec son sac à dos rempli de bouquins… Elle a même travaillé des mouvements de lancer de marteau en portant son chien à bout de bras sur son balcon. Je précise pour les amis des animaux qu’elle ne l’a jamais lancé bien sûr (rires)... »
Cette recette, saupoudrée - on l’aura compris - d’une sérieuse dose de bonne humeur -, a également permis de retrouver une bande « de morts de faim » à l’heure du déconfinement. « Parce que le plus difficile à maintenir pour un sportif de haut niveau, ce n’est pas le physique, c’est l’influx. »
En cela, Thierry Lichtlé se dit aujourd’hui « moins tendu » que lors de la première vague. « On est en novembre, c’est le travail foncier qui est prioritaire à cette période de l’année, pas la technique ».
Surtout, le travail en groupes réduits est cette fois autorisé pour les athlètes de haut niveau, au stade de l’Europe à Colmar comme au CREPS de Strasbourg. Et si les mesures de confinement venaient à être renforcées, pas de doute, personne n’hésiterait à recourir à nouveau au système D.
À chaque sport sa technique et son savoir-faire. Un domaine qui nécessite de s’exercer quotidiennement ou presque quand on évolue à un certain niveau, donc pas franchement compatible avec les restrictions liées à la crise sanitaire. Exemples et contre-exemple avec le football, le basket-ball et l’athlétisme, inégaux au sortir du premier confinement.
ATHLETISME
Pour les lanceurs, comme un air de petit miracle post-confinement
Malgré la brutalité de l’interruption liée au premier confinement, de nombreux lanceurs alsaciens ont trouvé les solutions pour garder le cap. A l’arrivée, une avalanche de records battus au cours d’un été prolongé jusqu’en octobre.
L’impression était déjà assez nette au cours de l’été, à la lecture de certaines feuilles de résultats des premiers meetings post-confinement. Elle s’est confirmée par la suite, et même dans certains cas jusqu’au bout de cette saison en plein air prolongée jusqu’à fin octobre, crise sanitaire oblige. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
A partir de la fin juillet, quinze lanceurs alsaciens - dix garçons et cinq filles - ont battu leur record personnel pour se hisser dans le top 10 national de l’année 2020 dans leurs catégories d’âge respectives.
Et encore, ce décompte n’intègre pas les plus jeunes, la Volgelsheimoise Candyce Bonjean ayant par exemple signé la meilleure performance française 2020 des benjamines au lancer de marteau de 2 kg (46,21 m), début octobre à Riedisheim.
Comment expliquer un tel tir groupé au sortir de deux longs mois loin des stades, de la mi-mars à la mi-mai, alors qu’on parle ici des disciplines parmi les plus techniques de l’athlétisme, où la seule puissance physique ne suffit de loin pas à performer ?
« L’athlé est un sport individuel », rappelle simplement Jacques Danail, responsable du pôle espoirs de Strasbourg. « Il n’y a pas de stratégie à travailler ou le besoin d’être à plusieurs pour bosser la technique, contrairement aux sports collectifs. Quand le premier confinement a été décrété, on s’est adapté. Je n’ai pas arrêté d’envoyer à mes athlètes des programmes d’entraînements en espaces restreints. Le mot d’ordre, c’était de garder le cap, de ne pas baisser les bras. »
« Ils se sont bougés comme d’autres ont choisi cette période pour refaire leur cuisine ou ranger leur garage »
Il faut croire que le message du spécialiste du javelot a été reçu cinq sur cinq. Ou plutôt trois sur cinq, si l’on tient seulement compte des membres de son groupe qui ont amélioré leur record quand les compétitions ont à nouveau été autorisées.
Le Tahitien de l’Entente de Haute Alsace Teura’itera’i Tupaia (75,55 m, record d’Alsace espoirs) et son compère pulversheimois Rémi Conroy (73,57 m) émargent ainsi tous les deux dans le top 3 national toutes catégories à l’issue de cette saison pas comme les autres, tandis que la Colmarienne Janice May (42,89 m) termine 5e junior.
« En sortie de confinement, j’ai retrouvé des athlètes d’un bon niveau », explique le technicien haut-rhinois. « Ils ont vu les choses différemment, ils ont repensé leur manière de s’entraîner et c’est le contexte qui leur en a donné l’opportunité. Ils se sont bougés comme d’autres ont choisi cette période pour refaire leur cuisine ou ranger leur garage. Alors, parler de surprise quant à leurs performances estivales, je ne sais pas trop… Je sais depuis un moment que j’ai des athlètes à fort potentiel. Etant donné leur âge, il est normal qu’ils soient sur une pente ascendante. Mais vu le contexte, il y a de quoi être satisfait de ce qu’ils ont produit, c’est certain. »
Des « morts de faim » à l’heure du déconfinement
Son camarade colmarien Thierry Lichtlé a usé des mêmes stratagèmes ou presque pour garder tout son petit monde concerné. Lui parle carrément de « système D » et de « petit miracle » à l’arrivée.
« Certains de mes athlètes ont passé des caps symboliques, comme la barre des 60 m pour Maxime Makowka au marteau (60,14 m, record du Haut-Rhin espoir) et Adrien Kalt au javelot (61,06 m, 6e junior français en 2020). Quand on se souvient d’où l’on revenait, c’est assez exceptionnel. Contrairement à d’autres, tous nos équipements ont fermé du jour au lendemain. J’ai essayé de réagir tout de suite pour garder tout le monde en bonne condition physique. Chacun a fait comme il a pu. Maxime (Makowka) a par exemple chargé des sacs de ciment dans une remorque avec une ceinture de musculation et des sangles, Candyce (Bonjean) a fait des exercices de rotation avec son sac à dos rempli de bouquins… Elle a même travaillé des mouvements de lancer de marteau en portant son chien à bout de bras sur son balcon. Je précise pour les amis des animaux qu’elle ne l’a jamais lancé bien sûr (rires)... »
Cette recette, saupoudrée - on l’aura compris - d’une sérieuse dose de bonne humeur -, a également permis de retrouver une bande « de morts de faim » à l’heure du déconfinement. « Parce que le plus difficile à maintenir pour un sportif de haut niveau, ce n’est pas le physique, c’est l’influx. »
En cela, Thierry Lichtlé se dit aujourd’hui « moins tendu » que lors de la première vague. « On est en novembre, c’est le travail foncier qui est prioritaire à cette période de l’année, pas la technique ».
Surtout, le travail en groupes réduits est cette fois autorisé pour les athlètes de haut niveau, au stade de l’Europe à Colmar comme au CREPS de Strasbourg. Et si les mesures de confinement venaient à être renforcées, pas de doute, personne n’hésiterait à recourir à nouveau au système D.
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