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La course à pied peinera à retrouver son élan
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25 Janvier 2021 - ibal
La course à pied peinera à retrouver son élan
Source DNA du 25/01/2021
Pierre Joncheray : « Courir, c’est presque le dernier exutoire qui nous reste actuellement »

À l’arrêt entre mars et août 2020 et à nouveau depuis début octobre, le monde de la course à pied broie du noir. Mais l’Alsacien Pierre Joncheray, responsable de projet « Running » à la Ligue du Grand Est, veut croire en des jours meilleurs et voit même du positif à tirer de la situation actuelle.


Pratique à la popularité jamais démentie, que ce soit sur route et désormais aussi en trail, la course à pied résistera-t-elle à la longue coupure liée à la crise sanitaire ? Éléments de réponse avec le Strasbourgeois Pierre Joncheray (38 ans), ancien spécialiste du 5000 m, 10 000 m et semi-marathon, international A à six reprises et aujourd’hui responsable de projet « Running » à la Ligue d’athlétisme du Grand Est.

Pierre, comment vivez-vous la situation actuelle, à la fois en tant qu’ancien athlète mais aussi salarié de la Ligue d’athlétisme du Grand Est ?

Personnellement, je suis presque content d’être un peu en chômage partiel, ça me permet de m’entraîner plus facilement, malgré l’instauration du couvre-feu à 18 h. Parce que depuis son entrée en vigueur, c’est devenu compliqué pour beaucoup de monde d’aller courir. D’une manière générale, c’est clairement plus dur en ce moment que lors du premier confinement, parce qu’on a l’impression de ne pas en voir le bout.

« En Alsace, on avait quatre-cinq courses en même temps certains week-ends. C’est trop… »

Et à la Ligue ?


On tente de bosser sur la saison à venir, mais pour l’hiver, c’est déjà foutu, à part pour les athlètes inscrits sur listes de haut niveau. Les cross, il ne faut pas trop rêver, et pour le hors-stade, ça risque de rester compliqué d’organiser quoi que ce soit jusqu’en mars minimum, du moins tant que l’état d’urgence sera en vigueur (Ndlr : sa prolongation jusqu’au 1er  juin a été votée la semaine dernière par l’Assemblée nationale et doit désormais être étudiée par le Sénat). Les gens sont déjà fatigués comme ça, alors si en plus l’État a la possibilité d’annuler une course jusqu’à la veille, plus personne n’aura envie d’organiser quoi que ce soit, à part ceux qui en vivent.

On observait depuis de nombreuses années un vrai boum dans le domaine du running. Est-ce que cette interminable coupure risque de casser la dynamique selon vous ?

Il y avait, jusqu’au début de la crise sanitaire, une vraie dynamique, c’est sûr, mais dans nos départements alsaciens, c’était presque devenu trop. Certains week-ends, on avait quatre-cinq courses en même temps…

Au-delà de ce constat, c’est très complexe de répondre parce que je n’ai pas de boule de cristal. Mais au niveau du ressenti, c’est sûr qu’on constate une baisse de motivation. Après, les passionnés seront toujours là. Ça peut paraître long, là maintenant, parce qu’on est en plein dedans, mais à l’arrivée, cette coupure sera en réalité relativement courte à l’échelle de la pratique d’une vie ou d’une carrière. Ceux qui s’étaient fixé un dernier objectif sur un ou deux ans arrêteront peut-être plus vite que prévu, mais pour les autres, on voit bien qu’ils sont impatients de refaire des courses, même après tout ce temps. Il n’y a qu’à voir l’engouement autour des courses virtuelles.

Il y aura peut-être une stabilisation au niveau de la prise de licences, vu le peu de compétitions qui se profilent, mais sur la pratique en elle-même, la frustration que l’on constate laisse penser que ça reviendra dès le retour de jours meilleurs.

Au-delà du « ressenti » sur le terrain, il y a des données objectives qui vont également dans ce sens ?

Pour tous les athlètes « lambda » - et ça n’a rien de péjoratif quand je dis ça -, la course à pied reste avant tout un exutoire, un besoin physiologique. Je le constate à titre personnel. Même si je ne fais plus de compétition, je m’entraîne quasi autant qu’avant. Je ne me prends pas la tête à faire des séances de ceci ou de cela, mais c’est quand même un besoin d’aller courir. C’est d’ailleurs presque tout ce qui nous reste actuellement. Et peut-être qu’inversement, on appréciera encore plus la valeur de ces choses-là une fois la situation revenue à la normale.

« Le manque au niveau du lien social est au moins aussi important »

Donc, il n’y a pas plus d’inquiétudes que ça à avoir ?

Il y aura sans doute une période à la reprise où il n’y aura pas grand-chose, parce que déjà pas mal d’événements ont été annulés en 2021 (Ndlr : déjà 42 courses sur 116 prévues en Alsace) et qu’il sera compliqué de mettre des courses sur pied au dernier moment. Mais je ne suis pas persuadé qu’il y aura une perte énorme de pratiquants running. Encore une fois, je ne suis pas devin, mais ceux qui aiment courir aujourd’hui aimeront encore courir demain. Et le lien social qui va avec aussi, parce que le manque à ce niveau-là est au moins aussi important. On l’a ressenti au sein des clubs, notamment lors du reconfinement et du couvre-feu avancé à 18 h.

Vous dites aussi cela parce que la course à pied est l’un des rares exercices physiques que l’on a pu continuer à faire, même lors du premier confinement, avec cette fameuse boucle à 1 km autour de chez soi ?

Oui, et ça montre d’ailleurs toute la force de cette pratique : une paire de baskets, un bout de terrain, et c’est parti ! Alors, certes, ça peut vite devenir ennuyeux dans ces conditions, mais voilà, il ne faut vraiment pas grand-chose pour courir.

Du coup, pourrait-on imaginer au contraire un boum de pratiquants au retour des beaux jours ?

Il n’y a qu’à voir comment les gens se jettent sur les rares organisations qui sont annoncées. Même s’ils ont été annulés 24 heures après leur officialisation, on a observé une réponse forte à l’annonce des championnats départementaux de cross. Ça prouve bien l’attente des gens. Ils sont sevrés de leur passion. On ne l’observera pas forcément sur la reprise de licences, parce que les gens sont échaudés - on est à -40 % actuellement dans l’athlétisme -, mais sur la pratique en elle-même, je ne suis pas inquiet. J’ai entendu quelqu’un dire l’autre jour : « Alors les anti-vaccins, ça fait quoi un monde sans vaccin ? » Là, on a envie de dire : « Alors, ça fait quoi un monde sans compétition et sans lien social ? » Et ça vaut évidemment aussi pour le monde de la culture, du spectacle, des fêtes... Il y aura un fort retour de bâton je pense, dans le sens positif du terme.

Et même s’il n’y aura pas forcément plus de pratiquants, ce sera à nous au niveau des ligues d’être suffisamment séduisants pour que ça se traduise dans l’augmentation des licences. Quand on pense qu’il y a en moyenne seulement 10 % de licenciés au départ d’une course… Le potentiel est immense.

Et sportivement parlant, est-ce si grave qu’il n’y ait pas de compétition, qu’on ne puisse plus se confronter collectivement au chrono ?

D’un point de vue humain, sans doute que ça manque aux gens, mais ce n’est effectivement pas le plus grave. Là où c’est inquiétant, c’est pour les associations qui organisent des courses et en retirent des bénéfices. Prenons par exemple le cas du semi-marathon de La Wantzenau : cette épreuve permet au club qui est derrière de payer des stages à ses jeunes, d’acheter du matériel, de mettre du beurre dans ses épinards. L’associatif pur y perdra donc toujours un peu, mais moins que les boîtes privées dont la survie dépend de la tenue de ces compétitions.

« Certains athlètes ont certes fait moins de compétitions, mais les ont faites mieux »

Mais pour les coureurs eux-mêmes ?


C’est sûr que pour un coureur « lambda », ce n’est pas gravissime de ne pas avoir de chronos de référence sur une saison. Il n’empêche qu’au déconfinement, on a quand même assisté à de très belles perfs, même de la part d’athlètes de haut niveau. Et ça m’a fait m’interroger. Je me suis dit : peut-être qu’en s’éparpillant moins, qu’en se concentrant plus sur certains objectifs, avoir une période où il n’y a rien n’est pas une mauvaise chose. Ça permet de se relâcher, de se réentraîner. Certains athlètes ont certes fait moins de compétitions, mais les ont faites mieux.

C’est une piste de réflexion je trouve, par rapport à ce qui se faisait il y a 15-20 ans, où on avait beaucoup moins de compétitions hors-stade et des saisons plus marquées : un peu de cross et de salle en hiver, une vraie coupure jusqu’au printemps, puis on réattaquait ensuite en mai-juin-juillet avec la piste. En tant qu’entraîneurs et athlètes, il y a peut-être là matière à réfléchir, je ne sais pas. D’autant qu’avec moins de compétitions, on a vu aussi qu’il y avait une plus belle densité sur celles qui ont eu lieu, ce qui a permis à certains de bien se rentrer dedans et d’obtenir de bons chronos.

Peut-on imaginer alors que même des athlètes moyens/bons sortent eux aussi de belles performances, à leur niveau, dès que les compétitions reprendront ?

Pour certains, peut-être bien que oui, parce que l’absence de compétitions leur aura permis de mettre en place un vrai cycle de préparation, ce qui n’est pas possible quand on fait une course quasiment chaque week-end. Là, parce qu’ils ont pu bien s’entraîner, peut-être que certains vont paradoxalement franchir un palier.

Après, il ne faut pas non plus que cette période dure éternellement. Il faut des compétitions pour pouvoir se projeter, il n’y a pas de secret. Il y a aussi une difficulté psychologique à prendre en compte, parce que certains athlètes marchent vraiment à ça. Et là, c’est propre à chacun. À eux, tous à leur niveau, d’analyser ce qu’ils peuvent retenir de positif de cette période.

Que faudrait-il dire à ceux qui seraient tentés de tout abandonner ?

Comme pour tout, il faut prendre un peu de recul avant de prendre des décisions. Même si la période est floue, il faut faire en sorte de maintenir une activité minimum pour garder ses qualités et un semblant de niveau, pour être capable de remettre le couvert le moment venu. C’est l’occasion ou jamais aussi pour tenter de nouvelles méthodes d’entraînement, inclure par exemple un peu plus de PPG (préparation physique générale), parce qu’on n’en a pas forcément toujours le temps et/ou l’envie en temps normal. Il faut trouver un juste milieu entre s’entraîner comme un bourrin et tout laisser tomber.

Après, je peux comprendre la tentation du relâchement, surtout au mois de janvier. La période d’après-fête a toujours été compliquée, même avant. Alors pourquoi ne pas en profiter pour s’entraîner différemment ? Qui sait, ce sont des choses qu’on pourra garder par la suite, une fois que la pratique sera revenue à la normale. Le plus vite possible, on l’espère tous, parce que là, c’est vraiment dur pour tout le monde.

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