Courses hors stade... annulations ou reports
Source DNA du 10/03/2021
Le printemps, saison des annulations ou des reports
Ceux qui se sont mis à la course à pied pour échapper un tant soit peu aux confinements envisagent-ils de se jauger au contact des habitués ? Si oui, ils devront encore patienter un peu. Il est peu probable que des courses hors stade puissent se tenir avant la mi-avril, et encore. Parmi les épreuves au calendrier, la tendance est à l’annulation ou, au mieux, au report.
En 2020, il fut une des premières victimes de ce qu’on appelait encore le coronavirus. Ce dimanche, le semi-marathon de La Wantzenau ne lancera pas plus la saison sur route en Alsace. Sans grande illusion jusque-là, Daniel Clauss, le président de la SGW, a pris acte de la réponse négative de la préfecture vendredi dernier.
« C’est foutu d’avance »
Rosheim donne d’ores et déjà rendez-vous à 2022 pour son Équipée de la rose, effacée du samedi 27 mars. Pour ce qui est des Boucles fédinoises du lendemain, Jacky Loos, président de Vendenheim Athlétisme, ne déposera même pas de dossier en préfecture. « C’est foutu d’avance. »
À Niederbronn, Didier Amet estime à 5000 euros environ les pertes engendrées en 2020 par l’annulation de ses courses nature qui rassemblent entre 2000 et 2300 coureurs, sur 12 à… 146km.
Reports pour les trails
Aux reins certes solides – « notre club est bien géré, il tourne bien, nous pouvons nous mettre en veilleuse un ou deux ans s’il faut » -, les Vosgirunners comptent limiter la casse en reportant leur fabuleux week-end des 11/12 avril au 26/27 juin.
Dans le Haut-Rhin, le trail du Petit Ballon (21 mars au 26 septembre) ou celui des marcaires (15/16 mai au 4/5 septembre) ont pris la même option. Dernière officialisation : l’association des courses de Wasselonne a tiré un trait sur son relais du printemps du 17 avril.
Ces issues s’avèrent inéluctables, en ne parlant là que du Bas-Rhin. Mais à ce rythme, jusqu’où ira-t-on ? Le gouvernement a plusieurs fois évoqué un espoir de détente sur le front de la Covid-19 vers la mi-avril. Avec d’éventuelles perspectives d’entrouverture de portes annoncées autour du 15 mars.
La sagesse plutôt que les pertes
Les pincettes employées n’ont rien d’innocent. On mesure à quel point l’incertitude demeure. Or, les instances de l’état peuvent poser leur veto jusqu’à 72h avant une échéance. Face à un tel risque, avec tous les frais engagés jusque-là et dès lors en pure perte, nombre d’organisateurs empruntent la voie de la sagesse et jettent l’éponge bien en amont.
À titre d’exemple, le Sparichel Run n’est prévu que le 16 mai, dans plus de deux mois. Mais à Hoerdt, on sait déjà qu’on se contentera de la récolte des asperges. Ce qui n’est déjà pas si mal pour nos papilles.
Quelques jours avant doivent se tenir, le jeudi de l’Ascension, les foulées de Haguenau. Par la voix de son président, Bernard Voltz, le FC Haguenau tente déjà de retomber sur ses pieds. « On réfléchit à une formule nouvelle qui permettrait à chacun de courir la distance de son choix. On établira un classement par après avec un lot ou une récompense au bout, en y rattachant une cause humanitaire. »
À cette date, les deux grands rendez-vous du printemps à Strasbourg auraient déjà dû avoir lieu. L’une, l’ekiden, est reportée au 17 octobre. Les courses de Strasbourg-Europe, elles, veulent y croire en se donnant un peu de marge.
Voilà qui nous emmène même allègrement jusque fin mai. Et encore. Est-il envisageable de demander à des centaines, voire des milliers de coureurs, de présenter outre leur habituel certificat médical d’aptitude un test PCR négatif avant chaque départ ? Après tout, pourquoi pas ? Depuis le temps qu’ils piaffent d’impatience, ils seraient capables de s’y plier.
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