Source DNA du 30/03/2021
Une Ligue d’Alsace à l’horizon ?
L’assemblée générale élective du comité du Bas-Rhin s’est tenue vendredi en visioconférence dans une franche concorde. Autant que les méfaits de la crise sanitaire, ceux d’une Ligue du Grand Est trop grande ont été pointés du doigt. L’athlétisme bas-rhinois aussi milite pour un retour à la Ligue d’Alsace.
La Ligue d’Alsace de tennis, pionnière, a revu le jour mais se heurte aujourd’hui au nouveau comité exécutif de sa Fédération et du coup au ministère. Le football y réfléchit fortement, s’engageant sur la base d’un audit en cours à consulter ses clubs, dont le choix ne devrait faire guère de doute.
« Ce n’est pas au monde politique d’imposer au monde sportif son fonctionnement »
Dans la même lignée, les clubs bas-rhinois d’athlétisme émettent « dans leur immense majorité » et par la voix de leur ex et futur président Albert Koffler, le désir de revenir à une Ligue d’Alsace, partant d’un constat : « Il est compliqué de réunir les gens, avec des frais de fonctionnement qui explosent, une fatigue inutile, qui entraîne une inefficacité de fonctionnement, laquelle ne peut qu’altérer une situation déjà fragile ».
«Ce n’est pas au monde politique d’imposer au monde sportif son fonctionnement, c’est aux clubs et aux acteurs locaux de se déterminer et de continuer à promouvoir, auprès de tous, l’engagement dans la vie publique et associative », a asséné le Lingolsheimois lors de l’AG.
Le dirigeant bas-rhinois interpelle sa Fédération, estimant qu’elle a tout à y gagner. « À vouloir voir trop grand, le risque est d’éloigner nos dirigeants d’un engagement qui doit, pour durer, s’ancrer localement. Il est donc dans l’intérêt de la Fédération que nous puissions nous concentrer, localement, afin de recréer une organisation alliant souplesse et efficacité au plus proche du terrain. »
La CEA en appui
Représentant la toute jeune collectivité européenne d’Alsace (CEA), Nathalie Marajo-Guthmuller a intrinsèquement apporté son soutien à cette volonté. « Nous sommes à votre écoute. Nos équipes peuvent vous accompagner, vous appuyer, mais ce sera en fonction de ce que vous déciderez. »
« Je n’ai pas de doute que nous retournerons à une Ligue d’Alsace, a assuré Albert Koffler. Reste à savoir dans quel délai. » « Le ministère des sports a dit qu’il ne s’opposerait pas si une Fédération est d’accord, a précisé Nathalie Marajo-Guthmuller. Les Fédérations ont la main. Faut-il qu’elles ne ferment pas la porte. »
Rappelant que, malgré un monde à l’arrêt, les sommes contractualisées avec les associations avaient été versées en 2020, la conseillère d’Alsace a annoncé ensuite qu’il en serait de même pour 2021.
20 % de licenciés en moins ?
Car oui, la pandémie constituait immanquablement l’autre sujet majeur de l’AG pour laquelle 24 des 38 clubs du département étaient représentés derrière les divers écrans, soit environ 70 % de votant qui ont adopté tous les points à la quasi-unanimité, y compris un budget prévisionnel logiquement revu à la baisse (96 000 au lieu de 130 000 euros).
« Les conséquences de cette crise sanitaire sont encore à écrire et risquent d’être terribles à court et moyen terme », ne cache pas Alfred Koffler. La perte des licenciés s’est limitée à 2 % en début de saison pour le Bas-Rhin, mais est bien plus vertigineuse dans les faits. Elle se mesurera à la rentrée prochaine avec une chute estimée à 20 %.
Sportivement, le président regrette « que les compétitions soient réservées au haut niveau ». « On pourrait être un peu plus conciliant avec un sport sans contact ».
En dehors de la période de mi-août à fin octobre, « quasi normale », tout n’était pas à l’arrêt pour autant. « Grâce au travail remarquable de Jean-Christophe MAURY, près de 80 personnes ont suivi environ 110 formations (limitée à la théorie certes, NDLR ) », relève Albert Koffler.
Il s’agit même là d’une répercussion positive de la crise sanitaire comme le reconnaît Marius Muller, trésorier de l’Unitas Brumath. « Les formations à distance sont rapides et tout aussi efficaces. Si j’avais dû me déplacer, je ne les aurais pas suivies. » Et Marc Neiss, le président de l’AC Centre Alsace de conclure : « C’est souvent dans la difficulté qu’on est inventif et créateur ». Positive attitude !
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