2ème Paris-Alsace à la marche pour Sylvie...
Source DNA du 29/08/2021
Paris - Alsace Crédit Mutuel à la marche
Maison au bout de la douleur
Malgré des ampoules plein les pieds, Sylvie Maison a surmonté la douleur pour remporter son deuxième Paris – Alsace consécutif. La Lingolsheimoise a même terminé troisième de la Mythique.
Deux ans ont passé mais l’image est restée la même. Il est un peu plus de 18h, ce samedi à Kientzheim, et Sylvie Maison, drapeau bleu-blanc-rouge sur le dos, entourée de ses enfants (Zoé et Matthias) et de son mari (Christian), franchit la ligne en vainqueur. Après 2019, elle engrange son deuxième Paris–Alsace à la marche. Et qu’importe si c’est la pluie plutôt que les applaudissements qui l’escortent jusqu’à l’arrivée.
Une dernière étape à marcher sur des œufs
Deux heures plus tôt, Florian Letourneau, premier de la Mythique (voir ci-contre) , avait connu une arrivée moins anonyme. Il avait notamment été accueilli par Kevin Campion, récent 16e du 20 km marche de JO de Tokyo, avec lequel il s’était tiré la bourre dans leurs années juniors.
« On ne peut qu’avoir du respect pour ces marcheurs. On n’imagine pas tout l’entraînement qu’il y a derrière, dit, admiratif, celui qui n’a jamais dévié de la marche sportive. Ce sont des fous, des forçats du bitume. »
Sylvie Maison n’échappe pas à la comparaison, elle qui a pris le départ de la dernière étape entre Plainfaing et Kaysersberg Vignoble alors que ses pieds, et leur guirlande d’ampoules, lui faisaient un mal de chien. Et lorsqu’entre les cols du Bonhomme et du Calvaire, il a fallu se fader des kilomètres de route avec des gravillons sur la chaussée, la douleur était des plus vives. D’ailleurs, elle le reconnaît, cette édition a été la plus dure.
« On avait sensiblement le même kilométrage (292,7 km, la même distance que pour les hommes qui parcouraient, eux, 100 km de moins que d’habitude, ndlr) mais le parcours était plus vallonné. Et puis il fallait passer les points de contrôle dans les temps impartis. »
Elle, le diesel, n’a pas traîné en route. Et a su distancer ses deux concurrentes, Claudie Bizard et Lydie Gillard. Mais cette 72e édition par étapes, sans marche nocturne, n’a pas été sa tasse de thé.
« Le fait de s’arrêter et de repartir sans cesse, ça a réactivé les ampoules, explique la professeur de SVT au collège de Villé. Ce (samedi) matin, je devais avant tout gérer la douleur. Mais je voulais quand même arriver devant mes concurrentes. »
En surmontant le mal, même quand c’était « l’enfer » sous ses pieds, l’Alsacienne s’est octroyé une 3e place au scratch de la Mythique. De quoi dessiner un sourire sur son visage marqué. Et de ressentir la même émotion qu’en 2019 après l’effort.
Pas fan du nouveau format – on l’a compris – imposé par les contraintes sanitaires, Sylvie Maison espère qu’en 2022 le Paris – Alsace retrouvera sa formule originelle. Sinon, pas sûr qu’elle retente l’expérience.
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