Collectivité européenne d’Alsace Brefs débats autour de deux motions
Les élus alsaciens ont adopté deux motions en fin de séance : l’une, pour rappeler le droit des comités sportifs à s’organiser à l’échelle alsacienne ; l’autre, pour dénoncer la pratique des soit-disant « thérapies » de conversion qui prétendent « guérir » l’homosexualité.
Les trois derniers quarts d’heure de cette séance plénière par nature très formaliste (ainsi qu’un peu brouillonne), ont été consacrés à l’examen de deux motions, qui ont chacune fait l’objet d’un bref débat au sein de l’assemblée, avant d’être amendées à la marge, puis adoptées à main levée.
La première, présentée par Nathalie Majaro (majorité alsacienne), réaffirme le soutien de la CEA « à la volonté des comités sportifs alsaciens de choisir librement leur gouvernance ». De fait, si l’article 5 de la « loi Alsace » (qui a institué la CEA) octroie aux comités sportifs locaux la faculté de s’organiser à l’échelle alsacienne, les rares qui s’y risquent font l’objet de « rétorsions », pour reprendre le terme de Jean-Philippe Maurer (largement approuvé par l’assemblée). D’où viennent-elles ? Aucun des présents ne le dit explicitement, mais chacun songe à l’évidence au conseil régional du Grand Est - à preuve, un élu juge utile de rappeler à la cantonade que « Jean Rottner est l’un des signataires de l’accord de Matignon [lequel a préludé à la loi Alsace] ». « Nous ne sommes là qu’en appui »
Conseillère d’Alsace, mais aussi ministre déléguée, Brigitte Klinkert sollicite la parole : « Le gouvernement est évidemment garant de l’accord de Matignon et je m’y ferai le porte-parole de cette motion. » Frédéric Bierry renchérit : « Certaines fédérations sportives sous-entendent que le gouvernement n’est pas favorable à la constitution de lignes alsaciennes, alors que le directeur de cabinet de la ministre des sports m’a dit le contraire la semaine dernière ! » Bref : ainsi que le résume Philippe Meyer, « certains sports se portent très bien d’être organisés à l’échelle du Grand Est, et nous nous grandissons en le reconnaissant. Nous, élus, ne sommes là qu’en appui et ce que nous voulons, c’est que ces décisions d’organisation reviennent au monde sportif. » À lui seul, s’entend, et donc sans pression d’ordre politique. On passe au vote : motion adoptée à l’unanimité.