Le meeting de Strasbourg prend du galon..
Source DNA du 16/06/2023
Meeting Athéo de Strasbourg
Christophe Lemaitre, l’atout cœur
Le 5e meeting national de Strasbourg, sommet de l’année en Alsace, prend encore du galon. Au sein d’un plateau de niveau mondial en demi-fond, plus dense que jamais en sprint, au javelot aussi, Christophe Lemaitre constituera ce vendredi soir à Hautepierre une attraction toute particulière.
« Ce meeting sera d’un niveau tout à fait exceptionnel, dans la lignée de celui de l’an passé et même un cran au-dessus. Nous travaillons tous comme des fous. Chaque jour, des athlètes ont voulu se rajouter. Mais nous nous arrachons les cheveux pour rester dans les clous du budget. »
Réunir un tel plateau avec si peu de moyens, chapeau !
Albert Koffler, président du comité du Bas-Rhin et du S2A, sur lesquels repose ce rendez-vous incontournable, s’enthousiasme à juste titre, sur le plan sportif et, à la fois, serre les fesses à l’évocation des finances. Quelles que soient les performances ce vendredi soir, et elles pourraient être de taille, le plus gros exploit est déjà réalisé. Par les organisateurs. Réunir un tel plateau avec si peu de moyens, chapeau !
Certes passé de 30 000 à 43 000 €, le budget reste modeste. Sa progression, on la doit aux partenaires privés, Athéo en tête, inlassablement démarchés. La contribution des collectivités, CEA, Grand Est, Ville et Eurométropole est en la matière minoritaire avec 17 500 € au total.
Albert Koffler s’adresse aux deux dernières. « Grâce aux courses de folie vécues en demi-fond, Strasbourg a acquis une notoriété extraordinaire. On commence à se rapprocher de celle des Internationaux de tennis. » Sous-entendu, à l’avenir, un effort plus conséquent, en adéquation avec le rayonnement ainsi suscité, est espéré.
Christophe Lemaitre attirera tous les regards
En attendant, trois heures de grand spectacle sont garanties, avec une ouverture en fanfare, dès 18h15, les séries du 100 m, rehaussées par… les toutes premières foulées en Alsace de Christophe Lemaitre.
Peu importe si le Haut-Savoyard affole moins les compteurs aujourd’hui, c’est bien lui qui attirera tous les regards. On ne voit pas tous les jours à l’œuvre un double médaillé olympique (bronze à Rio-2016 sur 200 m et Londres-2012 sur 4x100 m), et double médaillé mondial (argent sur 4x100 m et bronze sur 200 m à Daegu en 2011), sans oublier ses huit podiums européens, dont le triplé historique de Barcelone en 2010.
Les records du sprinteur d’Annecy, 9”92 sur 100 m, 19”80 sur 200 m, restent dans les mémoires, même si son bilan 2023 se limite pour l’heure à un 200 m en 21”31. Aussi, devra-t-il s’employer pour offrir au public strasbourgeois une deuxième apparition, à 19h15 en finale.
Car si sur la planète athlé, le demi-fond a redonné ses lettres de noblesse à Strasbourg, cela commence à rejaillir sur les autres disciplines, le sprint en particulier.
Si les deux années passées, celui-ci a essentiellement valu par le show Jeff Erius, l’absence de ce dernier est compensée par plusieurs sprinters sous les 10”50, le Zimbabweien Ngoni Makusha de Dijon (10”29 en 2023, record en 10”18), le Sénégalais de Cognac Mamadou-Fall Sarr (10”34) et le Comorien de Marseille Hachim Maaroufou (10”37) en tête.
Voilà qui pourrait permettre à l’Illzachois Théo Schaub d’abaisser son record établi en ces lieux en 2021 (10”48). Mais comme on l’aura compris, il faudra déjà entrer en finale, un objectif qui relèverait de l’exploit pour les autres Alsaciens, certes légion sous les 11 secondes ce printemps.
Le sprint féminin ne sera pas en reste avec la N.3 française Orphée Néola (Montreuil), 11”39, Estelle Raffaï (Athlé 91) 23”77 sur 200 m à Colmar voici deux semaines, ou la Nancéienne Laurine Xailly, remplaçante du relais 4x400 m lors des Mondiaux de Doha en 2019, en lice sur 200 m. Car oui, la plupart doubleront 100 et 200 m, y compris la Lingolsheimoise Lena Mehal, qui domine en Alsace avec la cadette Jeanaël Grangenois (ASPTTS), laquelle se limitera à la ligne droite.
Johannes Vetter au javelot !
Excepté le demi-fond, ces 800m et 1 500m féminins et masculins qui promettent des chronos de niveau planétaire ( lire DNA de mercredi ), le concours de javelot constituera l’autre grand moment de la soirée.
Le Cernéen Teurai’terai’Tupaia s’était accaparé le record de France espoir (80,86 m) il y a deux ans dans ce stade. Son compère de l’EHA, Rémi Conroi, 78,73 m à Colmar, n’a jamais été aussi proche des 80 m. Un seuil symbolique que tous deux peuvent dépasser dans un bon soir. L’inscrit de dernière minute, comme en 2019, le champion du monde 2017 et détenteur du record d’Allemagne (97,76m), Johannes Vetter saura les sortir de leur zone de confort. Tout comme le triple champion de Colombie, Billy Julio Lopez, 81,55m.
Sa compatriote Juleisy Angulo (61,10 m), double championne d’Amérique du Sud Espoir, en fera de même avec tout le gratin français, emmené par Alizée Minard (Balma), Jade Maraval (Montbéliard) et Margaux Nicollin (Grenoble). Spécialité locale oblige, le clan alsacien sera bien représenté avec la championne de France junior Zoé Schwartz (CCAR), en quête des 50 m, les Colmariennes Janice May et Korann Colet et la cadette haguenovienne Léana Monzie.
On devrait courir sous 48” sur 400 m avec Jacques Ehrmann (ASPTTS) et le Vosgien Adrien Perralta, sous la minute avec la Mauritienne de Nancy Ananxya Lebrasse et Élise Romero-Schieffer (ASPTTS). A la perche, cela fait belle lurette qu’on n’a pas vu, à Strasbourg, un homme à 5,50 m (le Francilien Mehdi Amar Rouana) et deux femmes à 4,30 m (l’Italienne Virginia Scardanzan et l’Orléanaise Bérénice Petit). La longueur devrait se jouer au-delà des 7 m avec le Vosgien Alan Alais, et des 6 m avec la Rémoise Rogilia Bissemo. Voilà pourquoi, le spectacle s’annonce ininterrompu. Y’a plus qu’à venir, gratuitement, et à en prendre plein les yeux.
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