Source DNA du 28/05/2024
Paris-Alsace à la marche: Sylvie Maison ne s’en lasse pas !
Sylvie Maison (50 ans) honorera, ce mardi, sa 12e participation au Paris-Alsace à la marche. La Lipsheimoise a remporté les quatre dernières éditions de cette épreuve créée en 1926. Et elle affiche une motivation intacte, à l’heure de s’élancer sur un parcours encore plus long qu’à l’accoutumée (452,4 km).
Cela fait « quelques semaines », déjà, que Sylvie Maison se projette sur son 12e Paris-Alsace à la marche. « Je vois le trajet à l’avance dans ma tête. J’ai hâte de le faire, hâte d’y être », sourit la licenciée du Strasbourg Agglomération Athlétisme (S2A).
Chaque année, à l’approche de l’événement, l’enseignante en SVT – au collège de Villé – retrouve du peps et sent l’excitation monter. C’est encore plus vrai cette fois-ci, tant l’hiver lui a semblé interminable. « Fin décembre, j’ai frisé le burn-out, raconte-t-elle. J’ai traversé des moments compliqués psychologiquement, je n’arrivais plus à finir un 24 heures. »
« Les organisateurs ont tenu compte des vœux des marcheurs »
La Lipsheimoise parle là des circuits sélectifs pour le Paris-Alsace : il faut en terminer au moins un pour avoir le droit de participer à la plus exigeante des compétitions de marche.
Après avoir dû abandonner à Bourges fin février, la jeune quinquagénaire a repris confiance, le 30 mars à Château-Thierry, où elle a avalé 169 kilomètres et 521 mètres en 24 heures chrono, septième place au scratch à la clé. « Je me suis élancée avec ma montre, sans pression. Mon équipe m’a encouragée et fait des compliments. »
Et c’était reparti comme en quarante ! Hormis Véronique Bessot (Domont Athlétisme), quatrième au classement général (181 km et 74 m), aucune féminine n’a avancé plus vite qu’elle ce jour-là. Cette semaine, sur le Paris-Alsace, la Francilienne de 62 ans pourrait d’ailleurs détrôner Sylvie Maison, quadruple lauréate de l’épreuve. C’est en tout cas l’avis de la Bas-Rhinoise, qui voit en son aînée la « favorite » naturelle de cette édition 2024. « Elle est très performante actuellement. Elle fait des trails, des ultra-trails, elle sait gérer les longues distances. »
Une fois n’est pas coutume, les 13 concurrent(e)s devront parcourir 452,4 km (contre 400 auparavant), de ce mardi à samedi, entre Neuilly-sur-Marne et Colmar (lire repères ci-contre). Jamais la “Mythique” – c’est ainsi qu’a été (re)baptisée cette folle traversée – n’aura aussi bien porté son nom, à deux ans du centenaire de la création de l’événement.
« Florian Letourneau (triple tenant du titre chez les hommes) a préparé un questionnaire à destination des marcheurs, afin qu’ils puissent donner leur point de vue sur l’épreuve. Et les organisateurs ont tenu compte des vœux de la majorité, apprécie Sylvie Maison. Cette année, ceux qui n’arrivent pas dans les temps de passage ne seront pas éliminés. Ils pourront repartir sur le tronçon d’après. Cela va permettre à des gens de relever le défi, avec l’objectif de parcourir un maximum de distance. Quand on engage une équipe avec beaucoup de logistique et qu’on est arrêté définitivement, c’est vraiment frustrant. »
Pour la première fois, son fils Matthias sera dans la caravane
« Notre souhait de refaire une marche en ligne, avec moins de liaisons, a également été entendu, poursuit l’Alsacienne. Du mercredi au vendredi soir (de Château-Thierry à Saint-Dié) , ce sera du non-stop, si l’on excepte une liaison de 30 kilomètres entre Mognéville et Ligny-en-Barrois. Nous aurons très peu de repos et pratiquement deux nuits blanches. C’est une inconnue et un défi pour moi. C’est la première fois que je fais ça. »
Comme si le Paris-Alsace n’était déjà pas assez éprouvant, les marcheurs ont donc voulu en accentuer la difficulté. En souffrance à cause de la chaleur, l’an dernier dans la Marne – « Quand le soleil se montre, ça tape sur le goudron » –, Sylvie Maison se veut optimiste et ne se fixe qu’un challenge : « Aller vite, à 7 km/h de moyenne pour passer les points de contrôle, et être classée ».
Si elle tient bon jusqu’à Saint-Dié vendredi soir, la Lipsheimoise est convaincue que l’ultime étape, samedi entre Plainfaing et Colmar, ne lui posera pas de problème. Elle devra se coltiner les cols du Bonhomme et du Calvaire, composer aussi avec les inévitables « douleurs aux pieds », mais après plusieurs jours d’efforts, elle sera surtout survoltée par le sentiment « d’avoir fait le plus dur ». « Cette année, mon fils Matthias (15 ans) sera dans mon équipe et me ravitaillera, se réjouit-elle. Il est en Seconde, il n’a pas d’examens, je lui ai donc proposé de vivre cette belle aventure. »
Nul doute que la présence de son garçon aidera Sylvie Maison à s’accrocher, lorsque l’énergie viendra à manquer. « J’ai l’impression que ça va bien se passer, confie-t-elle. Je suis préparée à aller jusqu’au bout. »
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