Meeting national Athéo de Strasbourg... ce soir
Source DNA du 08/06/2024
Meeting national Athéo de Strasbourg : dans le temple du demi-fond
Fidèle à sa réputation, le meeting national Athéo de Strasbourg fera ce samedi soir la part belle au demi-fond avec des 800 m et 1 500 m de feu. Les Toulousains Benjamin Robert et Pierrik Jocteur-Monrozier pourraient servir respectivement les desseins d’Anicet Kozar et Baptiste Mischler.
« Tout le monde a compris qu’il se passe toujours quelque chose à Strasbourg », rigole d’aise Anicet Kozar (S2A/ASPTT Strasbourg), lequel s’est entraîné sur le tartan de Hautepierre durant de longues années, avant que ses études ne l’envoient provisoirement à Montpellier. Jean-Marc Ducret y a passé la main à Bruno Gajer, celui qui avait mené Pierre-Ambroise Bosse au titre mondial sur 800m, et qui veille toujours sur Rénelle Lamotte.
« C’est LA course, là où les planètes s’alignent »
Au fil des ans, la rapidité de la piste de Hautepierre a donc fait le tour de la planète. C’est bien là que la meilleure performance mondiale sur 800m avait été enregistrée en 2022, par l’Algérien Djamel Sedjati, vice-champion du monde un gros mois plus tard.
Cette fois encore, ils voulaient donc tous en être ! Pour contenter un maximum d’athlètes, on courra six 800m et quatre 1500m chez les hommes, trois et deux chez les femmes. « Il fallait être sous 1’47” pour être en course B du 800m », s’extasie Jean-Marc Ducret. Que dire de la course A !
Guère ravi d’avoir été ignoré pour l’Euro à Rome, Benjamin Robert viendra exprimer toute sa frustration, pointes au pied, désireux de battre son record (1’43”48), une semaine après sa rentrée à Stockholm en 1’44”73.
Strasbourg verra aussi à l’œuvre le Bosnien Amel Tuka, vice-champion du monde à Doha en 2019 dont le record national (1’42”51) remonte certes à 2015, de même que le Britannique Guy Learmonth, lui aussi sous 1’45”.
Tous les ingrédients sont réunis pour le Strasbourgeois Anicet Kozar – lequel a convaincu de nombreux partenaires d’entraînement de faire le voyage – qui frappe toujours fort sur sa piste fétiche.
« C’est LA course, là où les planètes s’alignent. J’espère que sera encore le cas cette année. Il y a le plateau pour. Normalement, j’ai les jambes pour. »
L’objectif des minima olympiques, à savoir 1’44”70, est clairement affiché. « Je sais que je les ai dans les jambes. Je partirai sur ces bases-là. J’essayerai de prendre plus de risques que d’habitude. J’aimerais être plus aux avant-postes. »
Chez les féminines aussi, une déçue de Rome pourrait faire parler la poudre, à savoir Agnès Raharolahy, en quête de son premier chrono de l’année sous les deux minutes. Des clientes comme Clara Liberman, Soukkaina Hajji ou Eugénie Morel, peuvent l’y aider.
« On leur monte une course pour atteindre les minima olympiques (1’59”30) », lance Jacques Ehrmann, au nom du S2A, aux manettes avec le comité du Bas-Rhin.
En finale B, la Haguenovienne Stéphanie Seel tentera de se rapprocher de ses chronos de la saison écoulée.
Le pari de Mischler
Le 1500m, lui, sera important pour Baptiste Mischler et son ex-coéquipier de l’Unitas Brumath, Julian Ranc. Tous deux non pas encore réellement décollé en ce printemps.
D’où le pari tenté par le premier, rentré vendredi d’un stage en altitude en Suisse. « Je m’attend à tout comme à rien. Je ne sais pas comment l’organisme va répondre. C’était peut-être risqué en année olympique mais il fallait bien tenter quelque chose. »
Pour croire toujours aux JO, les chronos (3’47”40 et 3’48”34) doivent impérativement descendre. Le concours du Toulousain Pierrik Jocteur-Monrozier, lui aussi privé de l’Euro, leur sera précieux. Chez lui et dans ce contexte relevé, on verrait bien l’espoir Anas Lagtiy-Chaoudar abaisser son record (3’38”70).
À domicile aussi, Jade Buridon jouera les lièvres de luxe sur 1 500 m, avant de reprendre son destin en main sur 800 m, dans une semaine à Troyes. L’Allemande Elena Burkard et une partie du gratin français comptent sur elle.
En sa qualité de sélectionnée olympique, la réfugiée éthiopienne de l’ASS, Farida Abaroge aura droit à la course A, tandis que Caroline El Himer pourrait se distinguer dans la course B.
Les sprints vaudront aussi le détour, peut-être même plus que dans un passé récent. Avec le Sénégalais de Cognac Mamadou-Fall Sarr et le Zimbabwéen de Dijon Ngoni Makusha, le 100m pourrait se courir en moins de 10”20 !
Il y aura du monde sous 10”50, une barrière qu’aimerait bien casser à nouveau l’Illzachois Théo Schaub. Derrière Orphée Néola, on aura un œil particulier sur la junior de l’ASPTTS, Jeynael Grangenois.
Sur 400m, Jacques Ehrmann lui-même espère profiter des locomotives Nathan Gyger (46”56), le Suisse, et Lorenzo Ricque (46”92), le champion de France élite en salle.
Les concours feront quelque peu office de parents pauvres, mais les prestations de l’Amiénoise Alizée Minard, de l’espoir sochalienne Jade Maraval, de l’Espagnol Pablo Costas Garcia et du Niçois Lenny Brisseault au javelot, ne seront pas à négliger.
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