Source DNA du 09/06/2024
Meeting national Athéo de Strasbourg : Lagtiy-Chaoudar, star du soir
Si les meilleurs venus d’ailleurs ont parfois failli, les Strasbourgeois ont porté haut et à bout de bras ce meeting Athéo 2024. Anicet Kozar a brigué la victoire sur 800m jusqu’au bout, celle que l’incroyable Anas Lagtiy-Chaoudar est allé chercher à la surprise générale sur 1 500m !
Et si le vrai successeur de Mehdi Baala, c’était lui ? Lorsque la nouvelle pépite de Jean-Marc Ducret a émergé de la pénombre – assez gênante en milieu de ligne droite pour un tel événement – avant de coiffer tout le monde sur le poteau pour s’offrir en bouquet final le 1500m international du meeting Athéo de Strasbourg, on ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec les grandes envolées de l’enfant de Hautepierre, il y a 20/25 ans.
« Dans ce stade, c’était obligé »
Le Toulousain Pierrik Jocteur-Monrozier avait pris le relais du lièvre, relançant sèchement à mi-course, les minima olympiques (3’33”59) en tête. Baptiste Mischler, dans le coup aux 1000m, a abandonné 300m plus loin.
Au bout du compte, Anas lagtiy-Chaoudar, espoir 1er année, a explosé son record de deux secondes pour s’imposer en 3'36”62 avant de tomber dans les bras de tous ses proches. Et voilà d’autres souvenirs qui remontent…
Le Strasbourgeois, tout juste naturalisé, taquine aujourd’hui le top dix français et domine sa catégorie à plate couture. « Je savais que je descendrais sous 3'37''. Ici, là où je m’entraîne, où je me fais mal, c’était obligé. Les 3'36'', il fallait que je les sorte. Les gars ont ralenti sur la fin. J’ai attendu le dernier 200m pour tout mettre. Mais de là à gagner, non ! Qu’est que tu te sens bien dans ta tête, ça te transforme. »
Dans le clan Mischler, plus que la déception, l’inquiétude guettait. Le Brumathois a cédé par précaution, pris de palpitations au coeur. « Je suis triste. Je n’ai jamais abandonné de ma vie. Là, je me suis posé la question, la santé ou la course. Je ressens ça depuis une semaine, lors de mon stage en Suisse. »
Baptiste Mischler a immédiatement appelé son frère, lequel approche de la fin de ses études de médecine. Il lui a conseillé de passer un électro-cardiogramme au plus vite.
Au préalable, dès la course B du 800m, l’Albanais Heitem Chenitef a battu le record national en 1'45”23. On n’imaginait pas à ce moment-là qu’il venait d’établir… le meilleur chrono de la soirée.
La course A, la plus attendue de la soirée, pourtant haletante, s’est donc couru moins vite.
Anicet Kozar acteur de sa course
Or, à l’entrée de la dernière ligne droite, les espoirs les plus fous ont envahi le stade. Lancé par le lièvre en 50 secondes aux 400m, comme souhaité, Benjamin Robert était attaqué par Anicet Kozar que l’on voyait bien créer l’exploit, devant les siens, gros chrono en prime.
Dans le même temps que l’Australien Mathas Brad, 1'45''62, le Strasbourgeois terminait 2e , Benjamin Robert devant se contenter de la 4e place en 1'45''87. « Je suis déçu de ma performance et pour le public, lançait le Toulousain. Je découvre ce meeting, son ambiance chaleureuse, champêtre, c’est sympa. »
Le discours d’Anicet Kozar, acteur de la course du début à la fin comme il l’envisageait, se voulait beaucoup plus positif, même si les 1'44''70 nécessaires pour s’inviter aux JO sont encore à distance.
« Je fais ce que je voulais faire. Je signe quand même mon 3e chrono. Je me suis arraché. C’est toujours un plaisir de courir ici, devant les siens, et c’est de bon augure pour la suite. »
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