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Jean Marc HIFF et la Mauritanie : un sacré défi réalisé par notre coureur de grand fond
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2 Avril 2008 - ibal
Jean Marc HIFF et la Mauritanie : un sacré défi réalisé par notre coureur de grand fond

Il nous en avait parlé il y a quelques temps déjà, Jean-Marc Hiff a réalisé il y a quelques semaines ce projet dont il rêvait depuis longtemps. Un sacré défi, dont on ne prend pas toute la mesure. 225km dans le désert, beaucoup  de participants abandonneront. Mais la détermination et la volonté de Jean-Marc l’aideront à aller jusqu’au bout.  Un défi qui force le respect et l’admiration, une expérience qu’il nous raconte….


Raid en Mauritanie
 :

J’ai couru 225km dans le désert mauritanien.

Pour moi, ça a été la concrétisation d’un rêve. J’ai pu courir dans le désert en partenariat avec l’association Pierre Clément (association d’accompagnement de fin de vie).

Ce raid a pris une autre signification pour moi, qu’un simple raid, car il s’agissait d’un véritable défi pour moi.

Défi sportif (courir 225km dans le désert) et humain (montrer que l’on peut être un homme de 41 ans qui court un raid de 225km et parallèlement accompagner des gens en fin de vie).

Nous avions rendez-vous le dimanche 24 février à 6h à l’aéroport CDG. Plus que quelques pas me séparaient du terminal. Qu’allait me réserver ce raid ? Etais-je assez entraîné ?  Serais-je capable de tenir cette distance ?

Nous étions 23 coureurs à nous élancer le lundi matin sur les pistes mauritaniennes.


Lundi 25 février : Guelb el Richat – Ouadane : 41km

La première étape commençait sur un terrain caillouteux. Imaginez un sol lunaire et vous saurez ce que nous avons connu sur 8km. Le temps de prendre une photo et je me suis retrouvé en dernière position. Pour moi, il était important de ne pas être dernier. Non par défi sportif, mais de peur de me perdre. Nous avions -en effet- une signalisation tous les 700-800 mètres et je craignais un peu lors de cette première étape de ne pas la voir. J’ai donc accéléré le rythme afin de recoller à un petit groupe.

Sortis de ce cratère, nous retrouvions du sable (piste et oued) La chaleur augmentait et le pas devenait plus difficile. La fatigue, le sable, les premiers doutes après 4 heures de course. Que fallait-il faire ? Continuer à courir (et éventuellement ne pas pouvoir repartir demain) ou marcher (et après un bon massage repartir le lendemain) ?

J’optais pour la solution la plus sage, et je décidais de finir les 10 derniers km en marchant.

J’ai terminé la course avec Gilles. Aucun de nous deux n’avait plus le goût à la parole. Marcher, avancer et finir coûte que coûte. Les 2 derniers km étaient très longs, car nous marchions dans du sable mou en longeant la vieille ville de Ouadane et nous n’avions plus qu’une envie : terminer cette étape.

Enfin, l’auberge apparaissait, quelle délivrance en passant la ligne d’arrivée.

Résultat : 5h44 : 14ème sur 22 arrivants


Mardi 26 février : 54km Ouadane – Arkaouïa

Nous commencions cette étape avec le lever du soleil. Quelles images grandioses que ce lever de soleil dans ce désert ! Oh, j’en garderai à jamais des images plein la tête, un lever de soleil sur cette grande étendue de sable fin. Ces couleurs, mes mots ne sont pas suffisants pour décrire cette majesté.

Nous avons commencé par une longue étendue de sable fin. Quel plaisir pour moi de courir, libre dans cette immensité. Aucun frein, aucune retenue, je hurlais ma joie, ma folie d’homme du désert. Le sable blanc succédait au sable brun sur plusieurs km. Un groupe de chameliers croisa ma route, sinon, personne à perte de vue. Mais c’est vraiment ce que j’attendais de ce désert. Je n’aurais pas voulu partager ces heures avec d’autres coureurs. Non, pour moi, cette expérience devait être vécue seule. Les km et les heures passaient. Nous entrions dans une grande passe, où oh miracle, tout était rosâtre, violacé, rougeâtre, comment était-ce possible ?

D’où provenaient toutes ces couleurs … encore un miracle de beauté ! Les étendues de sable et les dunes se succédaient au rythme de la course. Quelle belle étape !

Le soleil pointait haut dans ce ciel bleu, il faisait 35° et je marchais les derniers km, toujours par soucis d’économie en vue des 135km restants. Oui la moitié du raid approchait et je tenais la route. Je m’étonnais moi-même car je finissais cette étape en 7h25 (13ème de l’étape).


Mercredi 27 février : spéciale 24 km : Chinguetti – Chinguetti

Nous partions pour une spéciale courte mais difficile, car nous avions pour la première fois du vent de face. De plus, nous courions dans du sable mou. Nous nous enfoncions à chaque pas. La traversée de ce petit village allait me montrer la pauvreté de la Mauritanie. Les gens habitaient des huttes en bois, recouvertes de feuilles de palmiers.

Quel choc pour moi de voir cette pauvreté ! De quoi vivent ces gens ?

Je courais pour la première fois dans de vraies dunes, majestueuses et tout en sable fin. De la poudre plutôt. Quel régal, même si courir dans ces dunes était fatiguant … j’étais en plein rêve.

Nous avons terminé l’étape à Chinguetti sous les applaudissements des habitants pas peu fiers d’accueillir leur « marathon ». Oui, les gens vivaient ce raid avec ferveur.

Je finissais 10ème en 2h18 (13ème au général).


Jeudi 28 février : 41 km : Chinguetti – Zarga

Aujourd’hui, je peux le dire, cela aura été une étape de rêve. Nous avons commencé par une descente de 150m dans une dune, pour ensuite continuer par 8km de dunes. Oh, quels souvenirs. Le pas était lourd, à tout moment je m’enfonçais, mais c’était un tel plaisir ! Je ne ressentais aucune fatigue, bien au contraire. Plus j’avançais plus je courais sur un nuage. J’étais dans mon élément. Et jusqu’au dernier ravitaillement je vivais un vrai conte. Tout était tellement magique, tellement beau, tellement grand.

Après ce ravitaillement, je rentrais dans un oued (sable très mou). Plus aucune indication, de temps en temps des traces de pas. Des traces de coureurs ? Je commençais à avoir de gros doutes. Etais-je perdu ? Je me rappelais les paroles de Cyril « si après 800 mètres vous ne voyez pas de fléchages, faites demi-tour, vous vous êtes perdu » Toutes mes certitudes s’envolaient. Cela faisait trop longtemps que je ne voyais plus personne et plus aucune signalisation. J’étais belle et bien perdu. Je m’approchais d’une montagne : si là, je ne voyais personne, il ne me restait plus qu’une solution, faire demi-tour.

Et là, comme par miracle, surgit un autre coureur. Lui avait sûrement suivi la piste préconisée. Bon, il restait une dernière grosse montée de 400m à faire. Mais, je n’en pouvais plus. Fatigue physique, morale, hypoglycémie. Je montais à quatre pattes dans ce sable fin. Je gagnais cm par cm, en n’ayant plus qu’une idée en tête : arriver. J’étais ko debout. Où trouvais-je les ressources pour atteindre le sommet, je ne sais pas. Encore aujourd’hui je n’en sais rien !

Toute cette peine fut largement récompensée par la vue qui s’offrait à mes yeux. Il faut imaginer une grande vallée bercée de couleurs jaunes, roses, rouges violettes et, miracles du désert, ces couleurs avaient mille et une teintes différentes. Quelle beauté ! Telle la plus belle des savanes, cette vallée était là comme un cadeau de la vie. Il aurait suffit de planter sa tente ici pour être l’homme le plus heureux au monde. Beauté, tranquillité, sérénité, grandeur, majesté.

Il ne me restait plus que la descente à faire, un pied à droite, un pied à gauche et la pointe de la cime au milieu et ouahhhhh la descente folle s’annonçait. Chaque pas, chaque glissage m’approchait un peu plus de l’arrivée.

Je finissais cette belle mais difficile étape en 7ème position en 6h02 (12ème au général).


Vendredi 29 février : 44 km : Zarga – Mreireth

Pour moi, cela a été l’étape la plus difficile.  Après avoir connu 4 étapes de désert de sable (ce dont je rêvais), nous finissions dans un désert de cailloux.

Quelle différence à mes yeux entre la beauté, la douceur du sable, et le coté dur, sombre de ces pierres. Je n’arrivais pas à comprendre que le désert ne puisse pas être que du sable. J’avais énormément de mal à avancer. Il faisait chaud, alors que jusqu’à présent le soleil  avait été un vrai ami, ici, je trouvais qu’il cognait comme jamais. Réalité ou imagination ? En tout cas, je marchais après la moitié de l’étape. Le temps défilait au ralenti. Tout n’était que souffrance et combat. Heureusement,  j’avais assez de ressources physiques et mentales pour terminer cette étape.

Il ne restait plus qu’une petite étape.

Malheureusement aussi la dernière. Ce qui signifiait que ce beau rêve était vraiment entrain de se terminer.

Je terminais en 12ème en 5h52 (11ème au général).


Samedi 01 mars : 18 km – Mreireth – Tergit

La dernière étape déjà. Que ces journées avaient passé rapidement !

Nous nous élancions en ordre inverse du classement. Je partais dans le deuxième groupe et après une demi-heure, les mauritaniens me dépassaient déjà.

J’étais sur une autre planète, fou de ce désert, de cette beauté, de cette chaleur.

L’étape se déroulait tantôt sur du sable, tantôt sur de la pierre. Mais, le meilleur nous était réservé pour les derniers mètres. Imaginez courir entre deux parois rocheuses noires. La vigilance s’imposait. Tout d’un coup, il fallait descendre dans une sorte de trou entre 2 rochers. Et là, oh miracle, nous nous retrouvions dans une palmeraie, à l’ombre dans un endroit où coulait tranquillement un petit ruisseau. La température agréable me faisait comparer cet endroit à un havre de paix, une sorte de paradis sur terre. En l’espace de quelques mètres, nous avions changé une fois de plus de planète. J’étais applaudi par certains autres concurrents et des touristes. Oui, le raid approchait de plus en plus de sa fin. Comment faire pour retenir ces mètres, ces secondes qui me séparaient de l’arrivée et de la fin de ce raid ?

Je franchissais la ligne d’arrivée en vainqueur. Oui, en grand vainqueur. Je tombais dans les bras de Cyril. Je finissais à la 11ème place au général.

Quelle victoire sur moi-même, sur mes doutes, mes angoisses, mes peurs.

J’avais travaillé pendant 8 mois sur ce projet et j’avais réussi à terminer le raid !!!

Quel Bonheur immense ! Les personnes qui m’avaient accompagné dans les bons et les mauvais moments étaient toutes présentes à ce moment la. Tous ces gens que j’aime, que j’ai aimé et qui m’ont fait avancer physiquement et mentalement.

Victoire sportive, victoire humaine !!!

Ce raid a pris fin après 225km.

Que vais-je en garder ?

J’ai aujourd’hui encore plein d’images en tête. J’en frissonne encore quand j’y pense, quand je regarde mes photos. Chaque image représente quelque chose pour moi. Bonheur, Joie, Grandeur, mais aussi Souffrance, Peine, Doutes, Peurs, Angoisses.

J’ai beaucoup appris durant toutes ces heures sur l’humain, sur moi-même.

J’ai été subjugué par tant de beauté (sans que l’homme n’intervienne).

Ce désert m’a nourri, ressourcé.

Je suis –néanmoins- aujourd’hui dans un monde totalement opposé de ce que j’ai vu et pu vivre en Mauritanie, où la pauvreté côtoie la misère.

Et dire que nous osons nous plaindre, nous qui nous levons tous les jours et pouvons prendre une douche chaude, un bon petit déjeuner après avoir dormi dans un bon lit. Nous sommes toujours en train de nous fixer de nouveaux objectifs sans savoir apprécier ce que nous avons déjà ! Je ne parle même pas de toutes ces contraintes matérielles que nous nous fixons pour soi-disant être heureux !

Cette expérience intérieure et extérieure restera gravée à jamais au plus profond de mon Etre.

Je souhaite remercier toutes ces personnes qui ont participé directement ou indirectement à mon projet, toutes ces personnes qui m’ont permis d’avancer avant la course et pendant ce raid, dans les moments de Joie et de Bonheur, mais aussi dans les moments de grande Souffrance.

Merci à vous.

jm

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